Voici la liste des derniers films diffusés lors de notre ciné-club / débat.
Cliquez sur la vignette du film pour en connaître son synopsis ainsi que le ressenti de la soirée.
2023:
Synopsis : Un homme condamné trop jeune par la maladie. La souffrance d’une mère face à l’inacceptable. Le dévouement d’un médecin (le docteur Sara dans son propre rôle) et d’une infirmière pour les accompagner sur l’impossible chemin. Une année, quatre saisons, pour « danser » avec la maladie, l’apprivoiser, et comprendre ce que ça signifie : mourir de son vivant. Intervenant : Jean-Pierre Stas, assistant social du CVPS (Centre Verviétois de Promotion de la Santé). Rapport : Ce magnifique film d’Emmanuelle Bercot est très fort émotionnellement et il était impossible de ne pas être touchés par cette histoire qui a fait résonner en nous des souvenirs de situations proches de celle décrite dans le film. Film poignant, extrêmement touchant et bienveillant. La force du film repose sur le duo d'acteur Catherine Deneuve et Benoit Magimel et même sur le trio d'acteurs, car le Docteur Gabriel Sara jouant son propre rôle, est absolument humain, authentique, naturel et rassurant. Il était surtout intéressant de découvrir sa méthode de travail, envers sa propre équipe d'une part et envers les malades et leurs proches. En effet, il s'attarde à la fois sur les sentiments et détresse du malade en déperdition mais se préoccupe autant de ses proches qui assistent, impuissants, à la dégradation inévitable de l’état de santé de la personne aimée. à l'inexorable fin de la personne aimée. Notre intervenant a pris quelques notes durant la projection et a surtout retenu l’excellente interprétation des acteurs tous très bons, mais surtout les valeurs humaines développées tout au long du film. La forte empathie du docteur qui accompagne le malade durant les quelques mois de sa maladie a été appréciée par tous et nous avons directement compris qu’il s’agissait d’un véritable médecin qui tenait le rôle de ce cancérologue. La forte cohésion qui règne entre le personnel soignant et le médecin est incroyable et permet de supporter le quotidien mais aussi de voir arriver la fin de vie des malades. Le film avait un côté très sombre mais délivrait aussi une forme d’espoir. Le plus important message véhiculé par ce film consiste à pouvoir dire les mots les plus difficiles : « pardon - je te pardonne - je t’aime - merci ». Les répliques du médecin ont permis aux participants de réagir : « continuez d'apprendre la vie - ne soyez pas sûr de vous – essayez – osez – risquez - trompez-vous - n'ayez jamais peur d'être ridicule - ne soyez pas prudent et bon élève ». Ce mélodrame, qui assume de l’être, sombre et à la fois lumineux, est une véritable leçon de vie… ne le ratez surtout pas !
Synopsis : Samuel vit sa vie sans attaches ni responsabilités, au bord de la mer sous le soleil du sud de la France, près des gens qu’il aime et avec qui il travaille sans trop se fatiguer. Jusqu’à ce qu’une de ses anciennes conquêtes lui laisse sur les bras un bébé de quelques mois, Gloria : sa fille ! Incapable de s’occuper d’un bébé et bien décidé à rendre l’enfant à sa mère, Samuel se précipite à Londres pour tenter de la retrouver, sans succès. Rapport : Ce film véhicule de nombreux sentiments tels que l’amour, l’amitié, la fidélité, … Cette comédie dramatique de Hugo Gélin fut l'un des beaux succès français de l'année 2016 (comptabilisant plus de 3 millions d'entrées). Cette histoire originale raconte la vie d’un homme célibataire qui se retrouve du jour au lendemain avec un bébé sur les bras, sa mère l’ayant abandonné … Alors, complètement dépassé par la situation, il finira par s'attacher et ne plus pouvoir se séparer de sa fille. Quand la mère exigera de récupérer l’enfant 8 ans plus tard, la situation tournera inévitablement au drame ... Dans son ensemble, le public a bien apprécié l’histoire et certaines personnes avaient eu connaissance du même genre de faits survenus dans leur famille ou chez des connaissances.
Synopsis : Wadjda, dix ans, habite dans une banlieue de Riyadh, capitale de l'Arabie Saoudite. Issue d'un milieu conservateur, Wadjda est une fille pleine de vie, et cherche toujours à en faire plus que ce qui lui est permis. Après une bagarre avec son ami Abdullah, elle aperçoit un beau vélo vert à vendre. Elle le veut à tout prix, pour pouvoir le battre à la course. Mais la mère de Wadjda lui interdit, redoutant les répercussions d'une société qui conçoit les vélos comme une menace pour la vertu d'une fille … Intervenante : Anne Balla, Penseur. Rapport : Ce que nous a montré ce film est opposé à la démocratie / Egalité F/H. Les éléments suivants ont été perçus : - Le voile est obligatoire dans l’espace public ; - Il n’y a pas de genre différencié ; - on constate une légère apostasie de l’enfant qui se moque du Coran au début du film puis celle-ci est prête à lâcher la religion ; - La réalisatrice féminine de ce film a prévu un film pour enfants mais toute la politique saoudienne passe dans tout ce film ; - On remarque une pression des gens du pays sur les migrants, notamment sur les nombreux chantiers de la ville ; - On dénombre de nombreux Bengladi et Pakistanais, pris comme des esclaves et mal logés, ce n’est pas nouveau, c’était déjà comme cela il y’a 30 ans ; - Le mari répudie sa femme et se remarie par la suite. La polygamie est sous-jacente également et est autorisé par le gouvernement ; - Hymen égale la virginité ; - On constate la présence de la Mutawa (police des mœurs) ; - On constate une séparation des femmes et des hommes, les femmes restent à l’intérieur et sont bien séparés et ne peuvent pas assister au mariage ; - Le 4ème mouvement dans l’histoire concerne l’aspect religieux : il s’agit de l’école religieuse d’après le mouvement du wahabisme qui est une religion plus radicale (récitation idiote des sourates en psalmodiant) ; - Il n’y a pas de flirts en Arabie saoudite, on rencontre un homme puis on se marie ensuite ; - En Algérie, les jeunes draguent en roulant en voiture et se passent des papiers pour se connaître mieux par la suite.
Synopsis : Djamila aimerait prendre la pilule parce que maintenant avec son copain, c'est devenu sérieux. La mère de Zoé lui donne des préservatifs mais elle la traite de pute. Nedjma cache ses pilules au dehors, car sa mère fouille dans son sac. Hélène se trouve trop féconde. Clémence a peur. Adeline aurait aimé le garder, Margot aussi. Maria Angela aimerait savoir de qui elle est enceinte. Ana Maria a choisi l'amour et la liberté. Rapport : 6 personnes ont répondu à notre invitation et ont assisté au film qui, bien que fort long (2 h 15), a suscité des réactions parmi les participants. En effet, ce film présentait différentes situations de jeunes femmes souvent désespérées et à la recherche d’aide urgence, que ce soit pour obtenir la pilule contraceptive, obtenir un rendez-vous pour discuter d’une situation grave qui les préoccupe ou encore discuter avec une assistante sociale d’une éventuelle prise de décision urgente pour un avortement et ensuite rencontrer un médecin, … On suit le quotidien des travailleuses sociales qui exercent dans ce centre de planning familial. L’intérêt du film réside dans le fait qu’il s’agit d’histoires vraies transposées au cinéma, ce qui rend dès lors le film encore plus réaliste et intéressant. Notre animateur a présenté son travail de coordinateur au sein de SORALIA / SOFELIA et expliqué les missions qui sont réparties parmi le personnel. Il a ensuite exposé différents cas vécus, parfois étonnants. La rencontre s’est clôturée par une séances de questions / réponses et même si cette fois, nous n’étions pas très nombreux, le débat a été une fois encore très enrichissant pour tous.
Synopsis : Juno est une adolescente qui tombe enceinte par accident de son copain de classe Bleeker. Avec l'aide de sa meilleure amie Leah, Juno se met à la recherche des parents idéaux pour son futur enfant. Elle tombe sur Mark et Vanessa, un jeune couple aisé qui désire avoir un enfant. Confrontée à des décisions importantes, au monde d'adultes et à sa propre identité, Juno peut compter sur le support de ses parents. Rapport : Cette séance a rassemblé 5 participant(e)s. Suite au film, le premier constat de nos participants a été de saluer la façon dont la famille de Juno a accepté la nouvelle de sa maternité et l'a encadrée durant tout le processus. L'accompagnement et le cadre familial paraissent essentiels dans ce genre de situation. Apprendre que sa fille est enceinte à 16 ans n'est pas une information facile à assimiler et apprendre en plus que sa fille ne veut pas garder l'enfant et que le bébé sera élevé par une autre famille peut susciter colère et éclatement de la relation parent / enfant. Les participants ont également été interpellés par la façon, éloignée de la nôtre, de gérer la cession du futur nouveau-né : annonce dans les journaux, entretiens multiples, marchandisation dans certains cas du bébé, ... De plus, que les parents biologiques connaissent les parents adoptifs peut entrainer la question de l'appropriation du bébé : en effet, si les parents biologiques, pris de remords après quelques années, tentaient de s'immiscer dans la vie de la nouvelle famille, comment gérer ça ? Nous avons également échangé sur les conséquences de la maternité jeune, les choix qui poussent une mère à se séparer de son enfant et les difficultés liées à l'adoption dans notre pays... Le témoignage d'une participante dans un cas similaire a pu rendre concrets tous ces échanges.
Synopsis : Fayza, Seba et Nelly, trois femmes d'aujourd'hui, de milieux différents, s'unissent pour combattre le machisme agressif et impuni qui sévit au Caire dans les rues, dans les bus et dans leurs maisons. Déterminées, elles vont dorénavant humilier ceux qui les humiliaient. Devant l'ampleur du mouvement, l'atypique inspecteur Essam mène l'enquête. Qui sont ces mystérieuses femmes qui ébranlent une société basée sur la suprématie de l'homme ? Rapport : Cette séance a rassemblé 9 participant(e)s. Ce film tiré d’une histoire vraie survenue en 2008 et interprété par des actrices de talent dénonce la dure réalité subie par les femmes égyptiennes. Il présente leur triste quotidien de victimes de harcèlement sexuel qui ne peuvent ni refuser ni se plaindre. Cela se fait chaque jour en public comme si c’était normal. Le débat a mis en évidence les questions suivantes : « Jusqu’à quel point peut aller l’humiliation de ces femmes par ces hommes agresseurs et comment la contrer efficacement ? », « Est-ce que dans cette société égyptienne une femme a le droit de dire non et que risque-t-elle si elle refuse de se laisser faire ? ». Ce film a fortement éveillé les consciences du public qui a compris que le chemin serait long pour obtenir des changements mêmes minimes. Etant donné que depuis une éternité, dans ces civilisations, les femmes ont toujours été maltraitées par les hommes, il faudra encore beaucoup de temps pour que les mentalités évoluent et pour que les hommes se rendent vraiment compte du mal qu’ils font à ces femmes soumises, apeurées et sans défense.
Synopsis : August Pullman est un petit garçon né avec une malformation du visage qui l’a empêché jusqu’à présent d’aller normalement à l’école. Aujourd’hui, il rentre en CM2 à l’école de son quartier. C’est le début d’une aventure humaine hors du commun. Chacun, dans sa famille, parmi ses nouveaux camarades de classe, et dans la ville tout entière, va être confronté à ses propres limites, à sa générosité de coeur ou à son étroitesse d’esprit. L’aventure extraordinaire d’Auggie finira par unir les gens autour de lui. RAPPORT Le film « Wonder » vaut le détour par le message de tolérance qu’il véhicule mais aussi parce qu’il nous fait à la fois rire et pleurer. L'histoire d'Auggie, petit garçon rempli de courage, est très touchante. Cela nous démontre à quel point le regard des autres, le jugement et la moquerie peuvent survenir lorsqu’une personne est dite « différente ». Durant le débat, les participants se sont demandés comment cet enfant pouvait vivre normalement, réussir à s'intégrer dans l’école et à se faire accepter par les autres ? Heureusement, dans ce film formidable, l'histoire est traitée de manière positive, emplie d'espoir et de légèreté malgré les difficultés de la vie quotidienne que doit surmonter une personne handicapée. De plus, la thématique du harcèlement scolaire, également abordée, a touché notre public. Ce film s’appuie fortement sur les sentiments humains et a plu aux participants car malgré le drame, il y’avait beaucoup d’humour et d’espoir, ce qui n’est pas toujours le cas lors de nos rencontres / débats. Certains spectateurs ont, eux aussi, exposé leur(s) handicap(s) visible(s) ou non aux autres et expliqué la souffrance qu’ils rencontraient lorsqu’ils étaient en proie à des moqueries, critiques et autres remarques. La différence fait peur et beaucoup, au lieu de s’intéresser à ces personnes handicapées, préfèrent les rabaisser et se moquer d’elles par pure méchanceté. Nous avons aussi entendu le témoignage poignant de Madame Levêque dont le fils est atteint d’un grave handicap ayant rapidement nécessité son placement en Centre spécialisé pour handicaps lourds. Elle nous a expliqué comment elle avait d
Synopsis : Un cadre d'entreprise, sa femme, sa famille, au moment où les choix professionnels de l'un font basculer la vie de tous. Philippe Lemesle et sa femme se séparent, un amour abimé par la pression du travail. Cadre performant dans un groupe industriel, Philippe ne sait plus répondre aux injonctions incohérentes de sa direction. On le voulait hier dirigeant, on le veut aujourd'hui exécutant. Il est à l'instant où il lui faut décider du sens de sa vie. RAPPORT Ce film, fort bien interprété par Vincent Lindon dans le rôle principal était a entrainé de nombreuses réactions car il s’agissait de la thématique du burn out consécutif au harcèlement au travail, thématique qui touchait, de près ou de loin, nos participants. L’histoire présente bien comment le harcèlement débute et quelle est l’escalade vertigineuse qui force les victimes à se surpasser, à travailler sans relâche, jusqu’à l’épuisement total sans se plaindre car elles sont sous emprises et ne veulent pas décevoir la direction générale. Le film montre aussi très bien les bassesses, intimidations et manipulations utilisées par les dirigeants de sociétés multinationales avec, pour unique objectif, le rendement, la hausse des profits et surtout la satisfaction de leurs actionnaires. Ces pressions constantes sont infernales et se font au détriment de la santé psychologique et physique des directeurs de sites harcelés au quotidien. Certains directeurs, au lieu de démissionner, travaillent d’arrache-pied et s’épuisent, deviennent nerveux, irritable, ce qui va à l’encontre d’une vie familiale épanouie qui finit par exploser, sans parler de leur santé qui se dégrade jour après jour. Les échanges ont été animés ; en effet, chaque participant avait connu, à une autre échelle, des périodes de harcèlement et de pressions dans son travail et les a racontées ce soir et même si certains témoignages étaient difficiles à confier, ils s’en sont sentis soulagés. Quand il existe d’importants enjeux financiers, le milieu professionnel est impitoyable et l’argent domine tout …
Synopsis : Tony est admise dans un centre de rééducation après une grave chute de ski. Dépendante du personnel médical et des antidouleurs, elle prend le temps de se remémorer l’histoire tumultueuse qu’elle a vécue avec Georgio. Pourquoi se sont-ils aimés ? Qui est réellement l’homme qu’elle a adoré? Comment a-t-elle pu se soumettre à cette passion étouffante et destructrice ? RAPPORT Nous avons assisté à un film psychologique qui nous a fait suivre une tranche de vie et montré toute la difficulté du trouble pervers narcissique et de la manipulation. On constata une progression dans la relation de couple, très bien interprétée par deux acteurs très réalistes dans leur rôle et dirigés de main de maître par la réalisatrice Maïwenn. Le mécanisme utilisé par les pervers est très insidieux et la manipulation est difficile à détecter au début d’une relation, ce qui fait que la victime ne se méfie pas et n’accorde pas d’importance aux prémices du harcèlement qui se met en place tout doucement. Le manipulateur se sert de sa victime - follement amoureuse de lui - , l’embobine, lui ment, la critique, la rabaisse en public et finit par la culpabiliser tellement qu’elle en devient complètement névrosée, à la limite de la folie. Dans le film, la femme se met à boire et à prendre des médicaments alors qu’au début de la relation, elle n’avait aucune addiction. À mesure que le film progresse, les maltraitances psychologiques arrivent sans crier gare et le spectateur assiste à la lente dégradation du couple jusqu’à son explosion. Malgré le fait que certains participants ont eu des difficultés pour bien comprendre le fil de l’histoire de ce film car il comporte de nombreux flashbacks, nous avons débattu de situations similaires subies ou connues dans notre entourage et les spectateurs ont donné des exemples de situations d’emprise et de harcèlement d’une personne sur une autre que ce soit dans le CINE-CLUBS / DEBATS THEMATIQUES MENSUELS (ENTREE LIBRE) Pascale LECLERCQ (087/ 46 99 59) 5 cadre d’un couple, d’un travail, d’une amitié, ... Les pervers narcissiques se cachent sous les traits de personnes qui semblent agréables mais qui, en fait, ne voient qu’une chose : nuire à leur entourage. Ils n’ont pas confiance en eux, se dévalorisent, se comparent et sont terriblement jaloux du bonheur des autres. Leur but est de détruire les autres pour briller à leur place.
Synopsis : Nénette est une petite fille de 60 ans. Un problème à la naissance l'a rendue différente. Nénette, qui a l'âge mental d'une enfant de 8 ans, a toujours vécu avec sa mère, qui l'a élevée seule. Nénette travaille, elle fait le ménage à l'école de la commune et sa meilleure amie est une tortue. Mais lorsque sa maman meurt, tout va changer et Nénette doit partir en maison de retraite … RAPPORT : Ce film a beaucoup plu aux participants car, pour une fois, il était très amusant. On constate qu’il est effectivement possible de traiter des sujets graves avec un minimum d’humour, c’est ce qui a été démontré dans ce film dont l’histoire présentée a amené chacune et chacun à réfléchir sur la place des handicapés - quels qu’ils soient - dans notre société individualiste et égoïste. Nous avons bien saisi que les messages véhiculés dans ce film sont la tolérance et le respect d’autrui même et surtout s’il est « différent » de nous. Le jeu des acteurs, excellent, nous a mis devant nos contradictions et nous avons constaté, une fois encore, que beaucoup de personnes n’aiment pas celles qui semblent différentes, qu’elles en ont parfois peur, ou qu’elles refusent tout simplement de les regarder. L’inconnu peut faire peur à certains. Le jeu des acteurs est excellent et, tant Josiane Balasko (qui a également réalisé ce film) -qui incarne une petite fille de 8 ans dans le corps d’une femme de 60 ans avec un handicap mental - que Michel Blanc en pharmacien bourru, misanthrope et revenu de tout, nous démontrent que nous avons tous des comportements intolérants et qu’il faut y réfléchir, ce que nous avons fait ensemble lors du débat qui a suivi la projection de cet excellent film. Ce fut une excellente soirée car nous avons également entendu des témoignages émanant du public qui posent question, qu’il s’agisse d’abandon familial, de solitude, du regard des autres, … Tous avaient des histoires à raconter sur l’intolérance, l’irrespect, et le manque de considération.
Synopsis : Emmanuelle Blachey est une ingénieure brillante et volontaire, qui a gravi les échelons de son entreprise, le géant français de l'énergie, jusqu'au comité exécutif. Un jour, un réseau de femmes d'influence lui propose de l'aider à prendre la tête d'une entreprise du CAC 40. Elle serait la première femme à occuper une telle fonction. Mais dans des sphères encore largement dominées par les hommes, les obstacles d'ordre professionnel et intime se multiplient. La conquête s'annonçait exaltante, mais c'est d'une guerre qu'il s'agit. RAPPORT Le public ne connaissait pas du tout ce film de Tonie Marshall magistralement interprété par Emmanuelle Devos fortement impliquée dans les luttes féministes et véritable porte-parole des femmes à travers le choix de ses rôles. En proposant un film sur le thème du pouvoir que peuvent atteindre certaines femmes dans le milieu professionnel, la réalisatrice s’est penchée sur les rapports de force que cela implique inévitablement et a cherché à répondre aux questions suivantes : comment se faire respecter ?, à quels type d'humiliations quotidiennes ces femmes se retrouvent-t-elles confrontées ?, … Pour préparer son rôle, elle a rencontré plusieurs femmes qui sont à la tête de postes importants et a ainsi recueilli leurs témoignages. A notre époque, la plupart des postes de chefs d’entreprise sont toujours essentiellement dans les mains des hommes et les progrès en faveur des femmes sont minimes. Nous avons débattu ensemble des différences salariales entre femmes et hommes qui sont toujours très importantes dans plusieurs secteurs d’activités, mais aussi du plafond de verre qui empêche les femmes d’atteindre les salaires perçus par les hommes car, justement, elles sont des femmes. A compétences égales, un homme gagne davantage qu’une femme et les femmes trouvent cela révoltant et injuste. Il faut militer pour qu’il y’ait du changement car malgré les décennies passées, on ne constate pas de réelle amélioration et les femmes sont toujours totalement sous-estimées et lésées au niveau de leur salaire sans qu’il y’ait le moindre fondement à ce constat intolérable.
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2022:
Synopsis : Zahira, belgo-pakistanaise de dix-huit ans, est très proche de chacun des membres de sa famille jusqu’au jour où on lui impose un mariage traditionnel. Ecartelée entre les exigences de ses parents, son mode de vie occidental et ses aspirations de liberté, la jeune fille compte sur l’aide de son grand frère et confident, Amir. RAPPORT Cette rencontre a réuni 9 participants qui ont visionné le film « NOCES » et en sont repartis passablement bouleversés par cette histoire inspirée de faits réels survenus en Belgique. En effet, en 2007, l’affaire Sadia Sheik avait secoué la Belgique. Une jeune fille pakistanaise, vivant à Charleroi, avait refusé le mariage forcé arrangé par sa famille. La conséquence en a été son assassinat par son frère pour l’unique raison qu’elle aurait « déshonoré » la famille. Soupçonnés d’avoir commandité le crime, ses parents avaient été reconnus coupables et condamnés par la justice belge. On pense à tort que les mariages forcés sont de plus en plus rares à l’heure actuelle mais rien n’est moins faux que cette croyance. Ils concernent 700 000 000 de femmes dans le monde ! Et même pour les jeunes filles qui vivent dans des pays d’Occident, il s’agit d’une pratique très courante. Le procédé est souvent le même : au cours des vacances scolaires, elles sont emmenées auprès de leur famille dans leur pays d’origine pour y être mariées de force. Leur passeport confisqué par la famille les empêche rentrer en Belgique. Le poids des traditions fait en sorte que ces jeunes filles sont partagées entre l’amour de leur famille et l’envie de s’émanciper et de vivre enfin leur vie comme elles l’entendent. Cela les plonge dans un stress intense car elles savent très bien qu’un mariage arrangé annulé déshonorera à jamais leurs parents et qu’ils seront rejetés par leur communauté. Dans le film, il est dit qu’une Pakistanaise doit toujours se marier avec un Pakistanais et qu’aucune autre union n’est possible. Ce film n’a pas vocation à juger le comportement de la famille mais surtout à mieux faire comprendre aux spectateurs le lourd dilemme qui pèse sur la famille emprisonnée par le poids des traditions. Le réalisateur n’a pas voulu juger l’une ou l’autre partie mais plutôt inciter le public à essayer de comprendre le point de vue de chaque membre de cette famille sans porter de jugement. Les participants de notre rencontre / débat étaient assez décontenancés lors du débat et avouaient se sentir totalement impuissants face à ce genre de situations. En effet, que pouvons-nous faire à notre niveau pour lutter contre les mariages forcés ? Que fait la justice ? Nous avions surtout l’impression que ces mariages forcés n’allaient jamais cesser car le poids des traditions est vraiment trop fort. Il faudra encore de nombreuses décennies pour espérer des améliorations. Le plus surprenant dans ce film fut de constater que les traditions s’étaient adaptées aux technologies modernes et qu’il était désormais possible d’organiser ce mariage forcé via internet !
Synopsis : Le couple Besson divorce. Pour protéger son fils d’un père qu’elle accuse de violences, Miriam en demande la garde exclusive. La juge en charge du dossier accorde une garde partagée au père qu’elle considère bafoué. Pris en otage entre ses parents, Julien va tout faire pour empêcher que le pire n’arrive. RAPPORT Nous étions une dizaine à assister à cette séance de ciné/débat. Ce film a été sélectionné car il est celui qui démontre le mieux comment les femmes et leurs enfants peuvent être soumis à la violence de leur proche et se retrouvent enfermés à double tour dans un cycle de violence hors duquel il est impossible de sortir sans aide extérieure. Les proches bienveillants, les Services sociaux et évidemment la police sont à même de leur apporter une aide conséquente. Nous avons tous apprécié ce film malgré sa dureté et l’enchainement d’actes de violence qui ont particulièrement secoué le public. Le fait de présenter de tels films permet incontestablement de faire réagir le public et d’entendre des témoignages vécus ou non de faits similaires survenus dans un entourage proche ou plus lointain. Les échanges ont été nombreux et animés ; ils ont permis de réfléchir sur les moyens d’aider les victimes, sur les freins et leviers permettant de lutter contre les violences intra-familiales. Il importe de souligner que les Services de Police sont pour la plupart désormais dotés d’une Brigade d’Assistance aux Victimes avec ces officiers de police formés aux violences intra-familiales. Même s’il reste encore très difficile pour une femme de pousser la porte d’un Commissariat de Police, elle sait qu’elle sera accompagnée dans ses démarches par des policiers formés et donc tout à fait capables de comprendre sa détresse et la situation dramatique dans laquelle elle se trouve. A Verviers, il s’agit du SAPV – Service d’Assistance Policière aux Victimes - n° d’appel direct : 087/ 32 92 85 ou 86). Pascale a justement assisté à une rencontre avec ce Service le 17 novembre dernier au CRVI (voir rapport ci-dessous). Rémi Gueuning, Coordinateur du « Planning familial des FPS » (désormais appelé « SORALIA ») intervenant principal de la rencontre, a expliqué que son Service rencontrait ce type de problématiques et qu’il pouvait répondre à tous types d’urgences, soit en dirigeant la personne victime vers sa psychologue et les assistantes sociales, soit en orientant les victimes vers l’association « L’ACCUeIL » qui peut reloger temporairement une mère de famille accompagnée de ses enfants de manière à les retirer du foyer familial où ils sont en danger.
Synopsis : Le jour de sa naissance, Théo est remis à l’adoption par sa mère biologique qui a deux mois pour revenir sur sa décision … ou pas. Alors, les services d’adoption et d’aide sociale à l’enfance se mettent en mouvement. Les uns doivent s’occuper du bébé, le porter dans ce temps suspendu. Les autres doivent trouver celle qui deviendra sa mère adoptante. Pour Alice, qui se bat depuis dix ans pour avoir un enfant, c’est maintenant ou jamais … Rapport: Ce film émouvant présente les difficultés rencontrées par les adoptants, comment travaillent le corps médical, l’administration, les réactions de l’enfant à adopter… Il peut être vu comme un documentaire très détaillé sur le parcours de l’adoption. Il arrive que des postulants doivent patienter 10 ans pour enfin être considérés aptes à recevoir un enfant dans leur foyer mais certains sont complètement « vidés » après l’attente et ne sont finalement plus admissibles. C’est pour eux une énorme déception vu la longueur de démarches effectuées et la difficulté de prouver aux Services de l’adoption qu’ils étaient prêts. Nous avons également vu comment il était possible d’accoucher sous x et de remplir des formalités pour abandonner son enfant. Au bout de 2 mois, jour pour jour, la mère peut soit renoncer à son désir d’abandon et récupérer son enfant, soit le maintenir. Une assistante sociale l’accompagne, l’écoute, la guide et lui explique la procédure à suivre. Si la mère choisit l’abandon, elle ne pourra revenir en arrière après ces 2 mois. Au moment de l’abandon, il lui est fortement conseillé de dire au revoir à son bébé pour qu’il puisse l’entendre. Elle peut lui laisser un vêtement, une adresse, un souvenir, … L’enfant, une fois majeur, pourra rechercher ses origines ou pas, ce qui arrive rarement car cela crée des tensions au sein de sa famille et bien des déceptions parfois. Ce film a fort bien présenté le rôle des familles d’accueil qui, pendant 2 mois, s’occupent comme s’il était le leur, de l’enfant qui leur est confié. Après 2 mois, la famille définitive est trouvée – depuis quelques années, il peut s’agir d’une famille mono-parentale - et il faut alors quitter cet enfant, ce qui peut être vécu comme un déchirement … Certains participants avaient des témoignages à présenter, d’autres ont exposé des cas concrets vécus par eux ou leur entourage, des souvenirs à raconter, … Le débat a aussi permis de clarifier certains passages du film qui n’avaient pas été bien compris par tous.
Synopsis : La courageuse initiative d'une municipalité du Gard, Barjac, qui décide d'introduire le bio dans la cantine scolaire du village. Le réalisateur brosse un portrait sans concession sur la tragédie environnementale qui guette la jeune génération : l'empoisonnement de nos campagnes par la chimie agricole (76 000 tonnes de pesticides déversées chaque année sur notre pays) et les dégâts occasionnés sur la santé publique. Un seul mot d'ordre : Ne pas seulement constater les ravages, mais trouver tout de suite les moyens d'agir, pour que, demain, nos enfants ne nous accusent pas. RAPPORT Ce documentaire a été jugé très intéressant et a beaucoup plu au public car il était émouvant et très interpellant. Certains l’ont, par contre, trouvé un peu trop idéaliste. Le fait d’impliquer les enfants dans une démarche bio a été jugé formidable pour leur avenir. Alexandre a animé les échanges avec le public car, il y’a quelques années d’ici, il était fromager et fabriquait des produits « bio ». Il était donc tout à fait au courant des difficultés pour les producteurs d’obtenir le label « bio » mais aussi de développer leur production, de créer un réseau et de pouvoir maintenir leur activité… Il nous a expliqué que manger bio ne coûtait pas nécessairement plus cher si on effectuait des achats réfléchis. Les participants ont retiré de ces discussions qu’une alimentation saine permettait d’éviter de développer des cancers et d’ autres maladies dégénératives, entre autres. Les métaux lourds, phosphates et pesticides se retrouvent dans nos assiettes – même dans les fruits et légumes car ils sont traités avec des pesticides. Jamais nous n’aurions imaginé que c’était à ce point ! Suite aux discussions que nous avons eues, certains participants ont déclaré vouloir se mettre rapidement au bio car ils ont compris que ces produits toxiques seront toujours utilisés dans l’agriculture et causeront toujours la mort de millions de personnes à travers le monde. Ils sont persuadés que rien ne changera jamais car l’appât du gain restera inévitablement au centre de toutes les négociations. La conclusion que nous en avons retirée est que la pollution et l’usage extrême des pesticides provient des grands groupes industriels qui se moquent bien de mettre notre santé en péril car tout ce qui compte pour eux, c’est le rendement, l’argent et le pouvoir. Tout passe par les sommes colossales qu’engrangent les multinationales ! Si, chacun, à notre petit niveau, nous favorisions les achats groupés auprès de petits producteurs locaux, nous réduirions la marge des multinationales et résisterions à cette terrible pression. L’union fait la force ! Cette thématique - rarement développée - a beaucoup fait réfléchir les participants au sujet de leur avenir et les fortement inquiétés car ils n’imaginaient pas que la situation était si dramatique. Ceux-ci se sont dits prêts à revoir leur alimentation pour éviter d’ingérer des métaux lourds et de développer de graves maladies telles que les cancers, les maladies neuro-dégénératives, et d’autres tout aussi dangereuses et mortelles. Ils sont tout aussi préoccupés par les conditions climatiques et font le maximum pour préserver la planète qui souffre déjà tellement des excès en tous genres. Les confinements successifs durant la vague de Covid19 ont ramené une partie de la population vers le travail de la terre, le partage et l’ouverture aux autres. C’est ainsi que beaucoup de personnes ont réalisé leur propre potager, se sont souciés de leur alimentation et ont davantage été en contact avec la nature durant ces confinements. Malgré tous les graves désagréments causés par le Covid19, il y’a eu un effet bénéfique pour la terre (moins de pollution due à la forte réduction des déplacements).
Synopsis : Le destin extraordinaire des trois scientifiques afro-américaines qui ont permis aux États-Unis de prendre la tête de la conquête spatiale, grâce à la mise en orbite de l’astronaute John Glenn. Maintenues dans l’ombre de leurs collègues masculins et dans celle d’un pays en proie à de profondes inégalités, leur histoire longtemps restée méconnue est enfin portée à l’écran. RAPPORT Il est difficile d’imaginer quelle était la différence de traitement faite entre les personnes blanches et celles de couleur en 1920 : toilettes, places de bus, accès aux bâtiments publics, écoles, … Le film fait finalement écho à des événements encore très actuels aujourd’hui. Même si la ségrégation en Amérique a officiellement disparu, les actualités sont encore trop souvent ponctuées de drames où des personnes afro-américaines décèdent ou sont victimes de violences racistes. Les meurtres racistes sont fréquents, particulièrement en Amérique, où ils semblent presque banalisés tant ils sont réguliers. Le débat a mis en avant l’importance de l’éducation au vivre-ensemble pour un monde plus juste. Les expériences lors des voyages des différentes personnes présentes autour de la table relatent une pratique qui n’est pas propre aux Etats-Unis. De nombreux cas contemporains sont encore malheureusement à déplorer : Bahreïn, Birmanie, Chili et Argentine, Israël, Malaisie, …
Synopsis : Jamal Malik, 18 ans, orphelin vivant dans les taudis de Mumbai, est sur le point de remporter la somme colossale de 20 millions de roupies lors de la version indienne de l'émission «Qui veut gagner des millions?». Il n'est plus qu'à une question de la victoire lorsque la police l'arrête sur un soupçon de tricherie. Sommé de justifier ses bonnes réponses, Jamal explique d'où lui viennent ses connaissances et raconte sa vie dans la rue, ses histoires de famille et même celle de cette fille dont il est tombé amoureux et qu'il a perdue. Mais comment ce jeune homme est-il parvenu en finale d'une émission de télévision? La réponse ne fait pas partie du jeu, mais elle est passionnante. Il s’agit d’un film coup de poing. Il est dur, touchant, mémorable et intelligent … L’histoire – tirée d’une histoire vraie – nous est racontée avec brio par le fameux réalisateur Danny Boyle. Sa mise en scène remarquable joue avec des flash-backs et une chronologie qui nous permet de découvrir le parcours de vie misérable du héros. Le thème général du film est difficile à définir car sont ici réunis la corruption, le racisme, l’intolérance, l’amour, la violence, l’enfance, … Tous les acteurs jouent parfaitement bien avec une mention spéciale pour Dev Patel, héros principal du film, qui crève l’écran. Bref, un véritable chef d’œuvre qui a beaucoup fait réfléchir et réagir nos participants en fin de séance. Un film dont on sort complètement chamboulé et qui nous marque pour longtemps.
Synopsis : Une incroyable histoire vraie : à 5 ans, Saroo se retrouve seul dans un train traversant l’Inde qui l’emmène malgré lui à des milliers de kilomètres de sa famille. Perdu, le petit garçon doit apprendre à survivre seul dans l’immense ville de Calcutta. Après des mois d’errance, il est recueilli dans un orphelinat et adopté par un couple d’Australiens. 25 ans plus tard, Saroo est devenu un véritable Australien, mais il pense toujours à sa famille en Inde. Armé de quelques rares souvenirs et d’une inébranlable détermination, il commence à parcourir des photos satellites sur Google Earth, dans l’espoir de reconnaître son village. Mais peut-on imaginer retrouver une simple famille dans un pays d’un milliard d’habitants ? Cette première séance du ciné/débat a permis de retrouver nos fidèles adhérents et d’échanger ensemble autour de ce film tiré d’une histoire vraie. Son histoire d’enfant perdu, aussi bouleversante qu’incroyable, est l’objet du film Lion, avec Dev Patel et Nicole Kidman. Retour sur l'incroyable destin de Saroo Brierley. En 2013, Saroo Brierley, un homme d’affaires trentenaire publie un récit intitulé A Long Way Home (Un long chemin vers la maison), publié en France sous le titre Je voulais retrouver ma mère. Il y raconte son incroyable histoire : celle d’un enfant perdu qui a mis 25 ans pour retrouver sa famille, et qui est aujourd'hui l'objet du film Lion (six nominations aux Oscars) signé Garth Davis, avec Dev Patel et Nicole Kidman. Saroo Brierley, de son vrai nom Sheru Munshi Khan, est en fait né en 1981 à Khandwa, en Inde. Alors qu’il est encore tout jeune, son père quitte la maison, jetant ainsi sa famille dans une extrême pauvreté. Sa mère Kamla travaille mais, ne gagnant pas assez d’argent pour nourrir et scolariser ses quatre enfants, elle est contrainte d’envoyer ses fils mendier dans les gares. Orphelin à Calcutta Un soir de 1986, Saroo, alors âgé de 5 ans, accompagne son frère aîné Guddu, parti pour un petit boulot de nuit, à la gare de Burhanpur, situé à 70 kilomètres de leur village. En l’attendant, il se glisse dans un train stationné et s’endort. Lorsque Saroo se réveille, celui-ci file à vive allure en direction Calcutta, situé à... 1600 kilomètres de chez lui. Saroo cherche à regagner sa maison mais, ne parlant pas le dialecte local, il ne parvient à trouver de l’aide. Après plusieurs mois d’errance dans la capitale indienne à faire les poubelles, il rencontre un jeune homme qui le conduit au poste de police. Là encore, la barrière de la langue l’empêche de se faire comprendre : Saroo est déclaré « perdu » et transféré dans un orphelinat. Il est bientôt adopté par un couple d’Australiens, Sue et John Brierley qu'il rejoint à Hobart, en Tasmanie, où il apprend l’anglais. Plus tard, il entreprendra des études. L'espoir grâce à Google Earth Une fois adulte, le jeune homme ressent le besoin impérieux de renouer avec ses origines. Et c’est Google Earth qui va lui en donner la possibilité ! Saroo Brierley entreprend des recherches. Il consulte les images satellite de l’Inde, calcule le temps qu’il aurait passé à bord du train, se renseigne sur la vitesse moyenne des convois de l’époque. Il s'appuie surtout sur ses souvenirs pour retrouver son village natal : il se rappelle ainsi une rivière située près d'un barrage et une citerne à la station où il s’était endormi petit. « Je volais au-dessus de l'Inde comme Superman », confiera-t-il à Vanity Fair. Sa quête durera trois ans. Début 2012, il est persuadé d’avoir retrouvé son village. Encouragé par ses parents adoptifs, il s’envole pour Khandwa. Sur place, le miracle se produit : sa famille est toujours là, vingt-cinq ans après. Sa mère Kamla le reconnaît immédiatement, de même que son frères et sa sœur. Seule ombre au tableau : la nuit où Saroo a disparu, son frère Guddu a perdu la vie, percuté par un train. Si Saroo a choisi de rester vivre en Australie, où il travaille dans l’entreprise familiale, il a fait bâtir une maison à sa maman indienne. D’ailleurs, il fait régulièrement des allers-retours entre les deux pays pour rendre visite à ses proches et soutenir les enfants indiens placés dans les orphelinats. Véritable symbole d’espoir, l’épopée bouleversante de Saroo Brierley va droit au cœur.
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2021:
Synopsis : Pierre a 25 ans quand il rentre du Wyoming pour retrouver Claire sa fiancée et reprendre la ferme familiale. Vingt ans plus tard, l'exploitation s’est agrandie, la famille aussi. C’est le temps des jours heureux, du moins au début… Les dettes s’accumulent et Pierre s’épuise au travail. Malgré l’amour de sa femme et ses enfants, il sombre peu à peu… Construit comme une saga familiale, et d’après la propre histoire du réalisateur, le film porte un regard humain sur l’évolution du monde agricole de ces 40 dernières années. Animation du débat : Gustave Wuidart, producteur laitier retraité de Bilstain Monsieur Wuidart a expliqué comment il travaillait dans son exploitation laitière et nous a expliqué quelle était la composition du lait auparavant et actuellement. Le lait est désormais traité et on retire de celui-ci certaines substances qui, malheureusement, font que des personnes ne le tolèrent plus et doivent boire du lait de soja ou autre. Il nous a parlé des quotas laitiers, des grèves et du syndicat dont il faisait partie. Suite à l’arrivée des quotas laitiers, il a pris part à de nombreuses réunions et, grâce à sa multitude de notes, il a décidé de rédiger un livre intitulé : « Le lait, cet élixir assassiné » qui est d’ailleurs en vente au prix de 20 € (0491/ 488 064). « Durable ! … Vous avez dit durable ? » Quand j’étais adolescent, en tant qu’aidant dans la ferme de mes parents, dans les années 60, l’hiver, j’étais chargé d’épandre le tas de fumier dans les prés. J’aimais ce travail ! Jambes écartées, le pied droit près du tas, je plantais ma fourche dans le fumier, le mache posé sur mon genou pour y faire levier en un geste semi-circulaire qui lançait la matière avec précision dans l’espace prévu entre les lignes de tas de fumier. Un, planter la fourche dans le tas, deux, lancer en reculant le pied gauche, trois, reculer le pied droit et un, deux, trois, et ainsi de suite en une danse de l’épandeur. L’art étant d’arriver, à reculons, à la fin du tas en un tour pour ne pas redoubler la matière, puis, rapidement, en avant cette fois, je raclais le sol du plat des dents de la fourche pour nettoyer le cul du tas. J’arrivais à en épandre 40 à 45 à l’heure. J’aimais l’odeur ammoniacale vivifiante libérée par mon travail, elle stimulait mes poumons tout en alertant, effectivement, toute une faune sauvage affamée par les rigueurs de l’hiver qui venait tout en se nourrissant, parfaire mon travail. D’abord la gent ailée, corneilles, ramiers, mouettes, vanneaux, étourneaux, merles, grives, rouge-gorges, pies, moineaux, geais, etc, piaillant de plaisir, éparpillaient finement le fumier pour en récupérer la vermine très abondante et les graines mal digérées. Tout ce petit monde se voyait survolé par les rapaces grâce aux faibles et aux étourdis. Après mon départ, s’amenaient les carnassiers, renards, martres, fouines à l’affût d’un bon repas eux aussi. Ils savaient, en outre, que de délicieux arrière faix traînaient dans le fumier ainsi que d’autres déchets ménagers comme, suprême friandise, les intestins d’une poule ou d’un lapin qu’on avait dépiauté. Pies et corneilles pourchassaient les rapaces, s’énervaient sur les carnassiers. Le long des prairies, le ru de Bilstain regorgeait de poissons. En été, le dimanche après la messe de 8 heures, avec des copains, on y courait en bottes, on sautait brusquement dans l’eau peu profonde et on riait de voir la surface bouillonner sous la fuite de centaines de vairons, gueules de chat, chabots, truites et alevins de tous genres qui, dans leur précipitation s’échouaient parfois, en frétillant sur la berge. Cinquante ans plus tard, tout cela est terminé, la faune piscicole a quasi disparu. Que s’est-il passé ? De doctes intellectuels, avec des diplômes longs comme le bras, sont venus nous parler de la problématique des nitrates d’origine organique agricole. La politique s’en est mêlée et, par des directives, l’Europe a interdit les épandages hivernaux. Des règlementations sur le bien-être animal sont apparues, assez paradoxalement et curieusement, elles ne s’inquiètent nullement de la suppression de ce nourrissage de la faune sauvage engendré, collatéralement, par l’interdiction de ces épandages hivernaux. N’oublions pas non plus la flore microbienne des sols qui représente, d’après Claude et Lydia Bourguignon, 80 % du poids de la vie animale de notre planète. Non alimentée par ces excrétas d’élevage, elle régresse et n’est plus vraiment à la hauteur pour gérer, au printemps, les vidanges surabondants d’effluents d’élevage, accumulés dans les fosses imposée à cet effet. Effet collatéral ; cette surabondance d’épandage concentrée sur le début de l’année, engendre la prolifération d’algues et une eutrophisation nauséabonde sur les côtes belge et française au moins de mars chaque année. Sommes-nous encore dans une gestion en bon père de famille ? Ne peut-on parler ici d’une pollution imposée ? Sachez que ces citernes de stockage sont le prolongement des intestins des animaux de la ferme. Via les bactéries qui y sont présentes, à l’instar des marécages, elles continuent la fermentation des excrétas et libèrent du méthane dans l’atmosphère qui n’a vraiment pas besoin de ce surplus de gaz à effet de serre. Si on épand régulièrement, outre le nourrissage de toute cette faune microbienne essentielle, dont j’ai parlé plus haut, nous interrompons ces émanations dues à cette fermentation, et, nous enclenchons le recyclage de la matière. En outre, en hiver, il fait plus froid, les jours sont courts, si on épand à cette époque, nous avons moins d’émanations, et donc plus d’éléments nutritifs pour les micro-organismes recycleurs et, cerise sur le gâteau, bien moins de nuisances olfactives. Du nitrate, passons au méthane, ce puissant gaz à effet de serre accusé d’être un des principaux responsables du réchauffement climatique. Vrai ou faux ? Le principal gaz à effet de serre était la vapeur d’eau qui, formatrice de nuages, retombe sous forme de pluie, mais elle se reconstitue en continu, restant de ce fait constante. Seul problème, si les gaz à effet de serre s’intensifient, la chaleur de notre planète s’élève, ce qui augmente l’évaporation de l’eau, ce qui amplifie d’autant plus, en un cercle vicieux, l’effet de serre dû aux nuages. Les scientifiques appellent cela l’effet d’emballement. Pour un vrai respect de l’environnement, les mesures doivent être correctes et objectives. Trop d’intérêts contradictoires sont en jeu, ils influent fortement sur la rédaction de la réglementation. L’agriculteur, individualiste s’il en est, est le maillon faible, le bouc émissaire idéal, alors qu’avec ses surfaces d’exploitations, il est la principale solution au réchauffement climatique. Saviez-vous qu’un hectare de prairies recycle intégralement le CO² émis par 180 personnes ? L’herbe absorbe le CO² et par photosynthèse, le transforme en oxygène. Nous avons besoin d’oxygène pour respirer, oxygène que nous rejetons souillé, car transformé par ajout de carbone, en ce fameux CO². Si nous étions 2 milliards d’individus en 1960, nous sommes plus de 7 milliards actuellement et nous vivons bien plus vieux qu’en 1960, donc l’ensemble des vies humaines émettent au moins 4 fois plus de CO² qu’il y a un demi-siècle. Curieusement, les différents plans concernant l’augmentation des gaz à effet de serre n’évoquent jamais cette évolution pourtant exponentielle. Alors … durable ! Vous avez dit durable ? Cette étude a été réalisée, à titre personnel, par Gustave Wuidart, qui fut, entre autres, membre de la commission environnement des UPA et de la FWA pendant plus de 20 ans, président actuel du Comité agricole de Verviers – Spa, ainsi que président, pendant 22 ans de la cantonale UPA, puis section locale et régionale de la FWA. G.Wuidart, Neupré 3, 4831 Bilstain GSM: 0491/ 488 064
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2020:
Alice Howland, professeure de linguistique à l'université de Columbia, fête son cinquantième anniversaire avec son mari médecin John et leurs trois enfants adultes. Après qu'elle a oublié un mot pendant une conférence et qu'elle se perd pendant un jogging sur le campus, le docteur d'Alice la diagnostique avec un début de maladie d'Alzheimer congénital. La fille aînée d'Alice, Anna, et son fils, Tom se font dépister. La fille cadette d'Alice, Lydia, actrice débutante, décide de ne pas savoir. Lors de cette rencontre / débat, nous avons assisté à un film très dur et parfaitement interprété sur le thème de la maladie d’Alzheimer. Il est très difficile de traiter ce thème au cinéma. Le scénario va à l'essentiel, et n'élude pas l’approche de cette maladie pour ceux qui refusent la dégradation progressive et la perte de soi qui les attend. L’actrice Julianne Moore mérite amplement son oscar pour ce rôle touchant. Elle joue à la perfection ce rôle de femme dont la vie est chamboulée du tout au tout. Ce film nous fait prendre conscience de la chance que l’on a lorsque notre cerveau ne nous fait pas défaut. Perdre la mémoire, c'est perdre son âme et que c’est une terrible souffrance pour celui ou celle qui, jour après jour, se voit amputé de l'essentiel : la mémoire. Sans elle, on n'existe plus. On devient une inconnue pour les autres mais aussi pour soi même. Le débat a été animé par une aidante qui a soutenu son mari atteint de cette terrible maladie.
Philippe Miller est un escroc solitaire qui vit sur les routes. Un jour il découvre par hasard une région sinistrée : un chantier d'autoroute, qui faisait vivre tous les habitants des alentours, y avait été brutalement arrêté. Philippe y voit la chance de réaliser la plus belle escroquerie, en se faisant passer pour un responsable de chantier. Mais son mensonge va lui échapper. Ce film montre comment une population en détresse peut se fabriquer un messie sans que celui-ci n’ait même eu le temps d’endosser le costume qui sera bien trop grand pour lui. Cet escroc qui n’en est pas vraiment un, s’avère un être timide et complexé qui semble vouloir corriger son manque affectif et relationnel en se fixant des challenges qui par leur immensité le transcendent, lui procurant une aura inaccessible quand il n’est que lui-même. On peut voir en lui le justicier du capitalisme devenu fou, chargé de réparer les dégâts du système. Ce film démontre surtout quel est l’impact du travail sur la vie d’une communauté.
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2019:
Antoine et Marie s'apprêtent à sa marier. Ils décident alors de faire rencontrer leurs deux familles, l'une vient du nord de la France, l'autre du sud. Gilles Grangier signe avec ce film une comédie vraiment excellente qu'on prend plaisir à voir et revoir. Le face à face entre ces deux grands acteurs du cinéma français (Gabin et Fernandel) est un pur régal comme les dialogues et répliques savoureuses sur fond de disputes familiales et relations amoureuses de leur enfant respectif. La réunion de ces deux acteurs est assez rare à l'écran et on n’est pas déçu de leur prestation. Le film présente également très bien la différence de mentalité et de personnalité entre les gens du Nord et ceux du Sud de la France. Gabin (plus réservé, taciturne et bougon) représentant le nord et bien sûr Fernandel (bavard, toujours de bonne humeur, hospitalier et très extraverti), représentant, lui, le sud. Une agréable ambiance de vacances d'été et de voyage transparaît dans ce film et apporte un charme certain au cœur de ce bon cinéma des années 60.
Depuis plusieurs générations, la musique est bannie dans la famille de Miguel. Un vrai déchirement pour le jeune garçon dont le rêve est de devenir un musicien aussi accompli que son idole, Ernesto de la Cruz. Bien décidé à prouver son talent, Miguel, par un étrange concours de circonstances, se retrouve propulsé dans un endroit aussi étonnant que coloré : le Pays des Morts. Là, il se lie d'amitié avec Hector, un gentil garçon mais un peu filou sur les bords.
A force de se croiser au relais Barchandeau, Jean Viard, routier sur Paris-Bordeaux, et Clothilde Brachet, serveuse, tombent peu à peu amoureux l'un de l'autre. Ils se satisfont d'abord de vivre leur passion par intermittence. Mais le jour où Jean, excédé, cogne un contrôleur routier tatillon, et que parallèlement Clothilde attend un enfant, leur relation vire au tragique ... Cet excellent film classique sur fond de classe ouvrière fut réalisé par Henri Verneuil et aborde courageusement le problème de l'avortement. Ce qui semble au départ une simple histoire basique (l'amour d'un routier pour une jeune serveuse de restaurant) devient alors un drame émouvant. Pierre Mondy, Paul Frankeur et la jeune Dany Carrel complètent une distribution parfaite. L’histoire des protagonistes de ce film fait qu’ils sont ce que l’on appelle des gens que l'on dit sans importance ...
Basé sur des témoignages réels, le film hybride raconte le destin de Tania, une adolescente contrainte à se prostituer dans la région des mines d'or du Pérou. Après le film, Sylvie Lausberg, Présidente du CFFB, a pris la parole. 1976 est la date à laquelle l’auteure sud-africaine Diana E.H. Russell a inventé le terme “féminicide”. Il ne s’agit pas d’un meurtre par amour, d’un fait divers ou d’un drame conjugal. Le féminicide n’est pas non plus le pendant féminin de l’homicide. Il s’agit d’un crime de genre, misogyne, de haine contre les femmes. Ces actes reflètent une “certaine vision de la femme, une vision machiste”, de la part de la société mais aussi de l’État qui ne fournit pas suffisamment de garanties pour la sécurité des femmes. Les féminicides ont lieu dans un contexte de violence plus global, lié au système patriarcal. Trois plaintes pour viols ont été recensées au festival de Dour. Ils relèvent d’une même violence à l’égard des femmes. La police a diffusé ses “bons conseils”: “ne rester qu’avec des personnes de son entourage, ne pas suivre d’inconnus dans une tente et se montrer prudente avec les consommations offertes”. Ce qui revient à faire peser toute la responsabilité sur les victimes, sans s’adresser aux agresseurs potentiels. Malgré qu’en 2016 la Belgique a ratifié ladite Convention d’Istanbul, premier texte international contraignant en matière de lutte contre les violences faites aux femmes, 80 % des articles de la Convention sont peu, mal ou pas du tout réalisés chez nous après 4 ans. La durée du nouveau plan d’action national de lutte contre les violences faites aux femmes, sous le pilotage de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, est prévu pour la période de 2020 à 2024. Le nombre de victimes de « féminicides » s’élevait à 39 en 2017 et à 36 en 2018 et fut comptabilisé depuis début 2019 uniquement à travers un recensement des articles de presse en ligne. Un exemple entre autres : le cas de Sébastien De Leenheer qui a assassiné Aurélie Montchery vendredi 1er novembre alors que celle-ci avait déjà déposé plainte contre lui pour coups et blessures. Il a été placé sous mandat d’arrêt mais a été libéré très rapidement. Il n’a pas respecté les conditions imposées par le tribunal mais l’a quand même tuée.
Henri Serin, un représentant en parapluie, mène une vie tranquille entre son travail, sa famille et sa peinture. Henri s'octroie, durant ses nombreux déplacements professionnels, quelques frasques amoureuses qui le changent du quotidien lassant dans lequel sa femme l'enferme ... Nous avons projeté cette comédie en vue de clôturer gaiement la saison du ciné-club/débat. C’était une manière de récompenser le public assidu qui nous suit depuis de nombreuses années !
Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l’aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Mais bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l'obligation d'une recherche d'emploi sous peine de sanction. Animation du débat par : Ismaël ZEROUAL, Formateur au CEPAG – Verviers. Ce film, qui a obtenu la Palme d'or au Festival de Cannes, s’inscrit dans la veine principale du cinéma de Ken Loach. Il met en évidence les lourdes humiliations subies par les personnes les plus touchées par la précarité. La société des pauvres y est décrite telle qu'elle, sans filtre, et ce film laisse une impression de malaise en fin de projection. Ken Loach y présente le drame humain et sociétal dans toute sa splendeur et l'inhumanité de l'autre côté. Il démontre que les pauvres s’entraident énormément et cela leur permet de ne pas sombrer davantage ... Ce film choc nous montre l’Angleterre telle qu’elle est, à l’opposé d’un pays présenté comme le modèle social qui nous est décrit. Ismaël Zeroual est formateur au CEPAG – Verviers. Il nous a donné des chiffres et des statistiques inquiétants en ce qui concerne l’exclusion des chômeurs. Même si chacun a vécu ses propres expériences, les chercheurs observent un même constat : la perte d’allocations n’en est pas la seule conséquence. L’exclusion du chômage est une perte de revenu mais aussi une perte de statut. De chômeur indemnisé, accompagné et contrôlé, la personne exclue entre soudainement dans une zone grise et se retrouve perdue. L’exclusion du chômage est souvent vécue comme un tournant brutal de la vie, auquel s’ajoute un sentiment d’incompréhension et d’injustice. A cela s’ajoute l’absence de protestation des personnes exclues, signe d’une domination palpable des institutions. Les demandeurs d’emploi poussés vers la porte présentent des caractéristiques communes. En conclusion, les chercheurs appellent à changer la façon de contrôler le demandeur d’emploi, trop souvent considérée comme un instrument de répression plutôt que d’accompagnement. Faire courir les gens pour un emploi qui n’existe pas est une aberration.
Laura, 19 ans, simple étudiante en première année d’université, veut réussir ses études à tout prix. Malgré un job alimentaire, elle n’arrive pas à subvenir à ses besoins et tombe dans une précarité financière. Animation du débat par : Chris PAULIS, Docteur en Anthropologie ULiège. Le film présenté était assez cru et violent mais il reflétait bien la réalité des faits subis par les jeunes femmes (ou hommes) qui n’ont plus d’autre choix que de se prostituer pour financer leurs chères études. Chris Paulis travaille depuis plus de 25 ans sur le thème de la prostitution ; la prostitution étudiante est très fréquente et se banalise fortement. Chaque année, + de 6 000 étudiants se prostituent même si des alternatives existent! Plus les études sont longues et chères, et plus la prostitution est importante. Il arrive parfois que des étudiants interrompent leurs études ou y mettent fin définitivement pour entrer totalement dans la prostitution. Les gains financiers y sont très importants malgré la pénibilité des actes. Pour lutter contre l'augmentation estimée de la prostitution étudiante ainsi que contre la banalisation de cette activité voire l'incitation à la débauche des étudiantes, les ministres ont lancé une campagne d'affichage sur les lieux d'enseignement du supérieur et à certains endroits fréquentés par les étudiants en Wallonie et à Bruxelles. L'objectif est de proposer aux jeunes des alternatives à la prostitution en les dirigeant vers différents services d'aide et de soutien au niveau financier, social ou encore médical
En 1978, la jeune Eliane, sensuelle et aguicheuse, emménage dans un petit village de Provence avec Gabriel, son père adoptif, paralytique et sa mère Eva Braun. Animation du débat par : Isabelle DETHIER, Assistante sociale / Animatrice au sein des Femmes Prévoyantes Socialistes de Verviers. Après la projection de cet excellent film ayant pour thèmes le viol mais aussi la vengeance et la folie, nous avons entamé le débat avec le public. Pour ce faire, nous avions invité une animatrice du planning familial des FPS – Verviers. Madame Dethier, forte d’une longue expérience, tant dans les institutions pour personnes handicapées mentales que dans les plannings familiaux, nous a fait part des nombreuses difficultés liées à sa profession d’assistante sociale. Il était difficile pour elle de présenter des cas concrets liés à des viols en raison du secret professionnel qu’elle se doit de respecter mais elle a pu nous raconter certaines anecdotes très difficiles à entendre. Sa riche expérience a permis au public de mieux se rendre compte des réalités sur le terrain et dans certains cas, les situations sont terriblement dramatiques et on remarque une fois encore que ce sont les femmes migrantes qui sont les plus pénalisées car elles n’ont pas de famille sur place à qui se confier et n’osent pas prendre contact avec des professionnels pour exprimer leur souffrance et se délivrer du poids de viols répétés, de crimes de guerre, d’agressions à caractère sexuel, de harcèlement de rue, ..
Tom Ripley est chargé par un milliardaire américain, Mr. Greenleaf, de ramener à San Francisco son fils Philippe qui passe de trop longues vacances en Italie auprès de sa maîtresse Marge. Avec le charme vénéneux de Delon et le soleil éclatant d’Italie au service d’une sombre histoire de convoitise et de meurtre : c’est toute l’habileté de ce film haletant, qui fait du spectateur le complice consentant de son héros assassin. Après la projection du film, un débat a été organisé avec les participants. Nous avons discuté de la manipulation qui est très fréquente à l’heure actuelle. Ce fléau s’est encore aggravé maintenant car de nouvelles technologies (informatique, ...) sont apparues et rendent la manipulation plus simple et souvent totalement in traçable (c’est le phénomène des « hackers » qui piratent les comptes bancaires, données privées, ...). Les arnaques au téléphone ou via des adresses mail bidon sont devenues courantes, sans compter les arnaques au porte à porte (faux agents Electrabel, vente de vin qu’on ne reçoit jamais, fausses enquêtes, ...) dans le but d’arnaquer les citoyens. La manipulation psychologique se trouve partout et elle est difficile à déceler directement.
Lambert, le regard fatigué et l'oeil rougi par l'alcool, traine sa solitude dans un garage parisien. Il est pompiste de nuit. Bensoussan, jeune dealer, fuit la police et se réfugie dans la station ... Ce film est tiré du roman d'Alain Page et il nous fait connaître le milieu des punks mais surtout celui des dealers et des paumés. L'atmosphère est lourde et sinistre dans un monde sans espoir, sans soleil, dans ce triste quartier parisien. Ce thriller aussi noir que désespéré a été réalisé par Claude Berri qui signe un film magnifique et effrayant à la fois. La musique de Charlélie Couture est un élément essentiel dans l'atmosphère de cette histoire glauque à souhait. Après la projection du film, nous avons proposé un documentaire réalisé par Nils Tavernier : « Drogue : dis-leur » (paroles de toxicomanes) (réalisé en1993). 11 toxicos racontent leur misérable voyage devant son objectif. Bien qu’ancien, ce documentaire n’est est pas moins intéressant car il présente les témoignages bouleversants de 8 jeunes. Il montre toute la détresse de ces jeunes contaminés par le SIDA et totalement détruits par la drogue. On se doute qu’ils vont tous mourir bientôt au vu de l’état déplorable dans lequel ils se trouvent. Le public a été profondément touché par ce reportage et les échanges en ont été plus animés. En effet, nous avons pu débattre et du film et du reportage et chacun(e) avait beaucoup à dire sur le sujet. Nous avons fait le parallèle entre drogues légales (alcool, tabac, ...) et drogues illégales (cannabis, héroïne, cocaïne, ...) et discuté de la manière dont le gouvernement ferme les yeux. Ces drogues légales rapportent énormément d’argent même si, chaque jour, des milliers de personnes en meurent ... Nous avons aussi discuté des souffrances subies par ces jeunes et tenté de comprendre comment ils en sont tous arrivés à ce point de non-retour ...
Renvoyé en 1863 du chemin de fer en raison de son activité syndicale, Etienne Lantier trouve un emploi à la mine de charbon du Voreux. Mais le travail y est rude, les salaires très minces et la sécurité laisse fortement à désirer. Un drame sur les conditions de travail au nouveau 19ème siècle. A ce sujet, nous faisons une similitude avec ce qui se passe aujourd’hui avec la masse des travailleurs qui ont revendiqué dans la rue pour le maintien de leurs droits et le droit de pouvoir vivre décemment. Les conditions de travail deviennent impossibles et heureusement, les syndicats font de leur mieux pour garder des conditions de travail acceptables. Celles-ci sont telles qu’avec un salaire, les travailleurs se trouvent encore dans une situation précaire car notre société est aux mains des multinationales, d’où un retour des manifestations de rues. Ce qui est dommage, c’est le fait que des casseurs s’introduisent dans ces manifestations pour saccager le bien public que nous devrons repayer par après.
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2018:
Emilie, notaire de province qui mène une vie conjugale monotone auprès de son mari Bruno, et son frère Antoine, neurologue solitaire, se retrouvent, après plusieurs années, autour de leur mère Berthe, cardiaque. C'est l'occasion pour Emilie et Bruno, qui, enfants, vivaient une relation fusionnelle, de faire le point sur leurs existences. Cette histoire se déroule sur quatre saisons. Elle est celle d'un frère et d'une soeur qui se rapprochent l'un de l'autre quand leur mère, elle, se rapproche de la mort. Cette mère butée et abusive perd ses forces et sa raison mais l'avancée de leur âge les confronte au bilan de leur vie. Le réalisateur André Téchiné préfère filmer l'émotion sur le visage des acteurs à qui il vole de poignants moments de sincérité. Un beau film face au temps qui passe, campé par un remarquable trio d'acteurs ...
François est un jeune professeur de français d'une classe de 4e dans un collège ordinaire réputé difficile du 20e arrondissement de Paris. Il devra affronter ses élèves : Esméralda, Souleymane, Khoumba et les autres. François n'hésite pas à sortir du cadre académique et à pousser les adolescents jusqu'à leurs limites afin de les motiver, quitte à prendre parfois le risque de l'excès. Cet excellent film présente une immersion dans un collège parisien. Des scènes très fortes ont entraîné automatiquement un débat avec la salle en fin de séance. Nous avons discuté du système disciplinaire en Belgique. On retrouve dans cette histoire une jeunesse totalement décalée et perdue. Le mal profond de la société est présenté sans fard et nous montre la société telle qu’elle est vraiment. Cette jeunesse en rupture, fracassée, est présentée d’une manière très réaliste par le réalisateur. Classes surchargées, professeurs inadaptés, manque de moyens, insultes, violence, ... sont le lot quotidien de ces collèges difficiles. Alors que l'école devrait être la priorité, elle est à l'agonie. Tous ces enfants sans culture, sans éducation, sans valeurs à part celle de l'argent et de l’intégrisme, sans avenir à part la délinquance, ... Le pire, c’est qu’il n’y a toujours pas de solution ...
Durant les derniers mois de l'Occupation allemande, un enfant juif est envoyé sous un faux nom à la campagne chez un couple de personnes âgées. Le vieil homme, antisémite, ignore tout des origines de l'enfant et se prend d'affection pour ce 'petit fils' qu'il n'a pas eu. Ce film est parfait pour une première approche des préjugés antisémites durant la deuxième mondiale et il peut être considéré comme une référence. En effet, il dresse un panoramique sensible et bienveillant de la France profonde, à travers ce couple de pétainistes convaincus, de leurs voisins ainsi que de l'école publique. Le débat était animé par Karl - Heinz Renerken, formateur en Citoyenneté. Nous avons eu des échanges intéressant sur la période de la guerre et sur l’antisémitisme qui faisait rage à cette époque. Nous avons constaté que l’antisémitisme était toujours très présent à l’heure actuelle et que les agressions envers les Juifs sont de plus en plus violentes, comme ce fut le cas lors de la tuerie dans l’hypercasher à Paris il y a quelques années, et encore aujourd’hui à New-York ... Il est temps de lutter et de punir très sévèrement les antisémites et les personnes racistes qui incitent à la haine envers toute différence religieuse, ethnique, de nationalité ou de couleur de peau.
Le week-end, elle devient rééducatrice dans un centre thermal et rejoint son autre mari Vincent et leurs deux enfants. Alice parvient à mener cette double vie grâce à la complicité de ses deux amies Solange et Cynthia jusqu'au jour où Philippe et Vincent se rencontrent. L'intérêt de cette histoire tient dans ce qu'on y trouve, inversé, le thème de l'homme - le mâle - se partageant entre deux foyers. Les circonstances qui ont amené cette jeune femme des années 80 à se retrouver dans une telle situation sont expliquées de façon vraisemblable. Comme le scénario, la mise en scène est traitée en finesse. Une comédie dramatique pleine de charme et d'émotion.
François Toledo, ouvrier marié et père de famille, vit avec sa femme Janine. Il rencontre l'amour fou auprès de Caroline, une collègue de travail. Mais son passé le rattrape peu de temps après. Dans le passé, il a, à trois reprises, étranglé des prostituées quand, victime d'impuissance, il se sentait déshonoré. Dénoncé, il sera alors jugé, condamné à mort, puis guillotiné. Ce réquisitoire contre la peine de mort, semi-documentaire, est l’une des réussites de Claude Lelouch. Ce film a fait réfléchir le public sur la peine de mort. Dans certains Etats d’Amérique comme c’est le cas au Texas, la peine de mort est toujours d’actualité. En Belgique, la peine de mort a été abolie en 1996 mais dans les faits, même si elle était prononcée, elle n’était plus appliquée depuis mars 1918. Lors des échanges, certains des participants ont cité les cas pour lesquels la peine de mort devrait être rétablie : assassins d’enfants, pédophiles, violeurs en série, terroristes, ...
Sur les conseils d'un certain Raoul, Adrien Courtois, un fonctionnaire des finances, engage toute la fortune de sa femme dans une spéculation sur le sucre sans se rendre compte qu'il est victime d'une escroquerie. Ruiné, il tente de mettre fin à ses jours, mais Raoul, dans un accès d'humanité, vient à son secours et décide d'aider son nouvel ami à récupérer sa mise. Sur le ton de la farce, le réalisateur Jacques Rouffio démonte les mécanismes pervers de la spéculation boursière. Basé sur l'éclatement d'une bulle spéculative sur le sucre en décembre 1974, le film est une charge féroce contre la bourse, les banques et l'Etat français qui laisse faire puis, fait éponger les dettes par les petits porteurs et les contribuables. Ce film est en fait un message d’alerte contre la spéculation aveugle qui ne pense qu'à faire des bénéfices.
A Thiers, dans le Puy de Dôme, une poignée d’enfants vivent les dernières semaines de l’année scolaire en attendant les vacances avec impatience. Bruno, Patrick, Laurent, Mathieu ou encore Franck, sans oublier Martine ... Tous vivent à leur rythme et donnent une âme à ce village. Ce magnifique film de François Truffaut a beaucoup plu au public. Pour bien comprendre cette histoire, il faut d’abord connaître le vécu de l’auteur car il raconte son propre parcours d’enfant rebelle, délaissé et mal aimé, souvent puni et mis à l’écart. Il s’était déjà inspiré de son enfance pour le film « Les 400 coups ». « L’argent de poche » traite en particulier de la maltraitance. Il a permis de constater l’énorme différence entre cette époque et la nôtre. Les enfants étaient mieux éduqués et plus respectueux des adultes. Il y avait beaucoup de joie de vivre, de simplicité, d’entraide, un intérêt réel pour autrui, … Mais qu’en reste-til finalement de nos jours? Pas grand-chose d’après les personnes présentes. Les nouvelles technologies ont totalement envahi l’espace. Les contacts humains et les rencontres se sont réduits de plus en plus au profit du virtuel. Les gens ne se parlent plus, chacun vit dans son propre univers sans se soucier des autres. On constate aussi qu’à l’âge de 10 / 12 ans, les enfants n’ont qu’une envie : grandir au plus vite pour devenir adultes et être enfin maîtres de leur destinée … Julien MESTREZ, l’animateur de cette rencontre, a lancé des pistes de réflexion et de discussions qui ont permis de passer un moment d’échanges très animé et fructueux.
Mireille et Mounir s’aiment passionnément. Depuis son enfance, le jeune homme vit chez le Docteur Pinget, qui lui assure une vie matérielle aisée. Quand Mounir et Murielle décident de se marier et d’avoir des enfants, la dépendance du couple envers le médecin devient excessive ... Ce film s'inspire librement d'un tragique fait divers survenu en Belgique le 28 février 2007 : Geneviève Lhermitte assassine ses cinq enfants et tente de se suicider sans y parvenir. Les lieux et les noms ont été changés et il ne s'agit pas d'une reconstitution minutieuse. Quelles sont les motivations qui poussent une mère de famille à commettre un tel geste ? On observe cette famille se détruire de l'intérieur et cette femme sombrer petit à petit dans la folie. Ce couple est parti sur une mauvaise base, et celle-ci a un nom : le Docteur Pinget, ami du mari, d’une apparente quiétude, mais qui cache en réalité un manipulateur hors du commun. Le public a réagi de manière assez forte lors du débat qui a suivi la projection. En effet, personne ne peut comprendre qu’une mère puisse assassiner méthodiquement ses cinq enfants sans revenir un seul instant à la raison. C’est inimaginable. Malgré l’emprise et la domination présumées, cette femme est une criminelle et n’a, pour la plupart des participants, aucune ou tellement peu de circonstances atténuantes. Nous avons rappelé l’urgence de prévenir les services sociaux lorsqu’une personne présente de tels signes alarmants ou qu’elle sous-entend qu’elle va passer à l’acte. Parfois, la prévention permet d’éviter à la personne malade de commettre l’irréparable et surtout de se faire aider au quotidien par des professionnels. Une écoute de qualité peut sauver des vies et éviter des drames terribles.
Issue d’une famille de nomades somaliens, Waris connait une enfance rude mais heureuse. Elle n’a que treize ans lorsqu’elle décide de s’enfuir, de quitter ses parents, afin d’échapper à un mariage forcé ... Ce film est un hymne à la vie et au droit des femmes mais également une révolte contre des pratiques et des traditions barbares, contre le dogmatisme religieux aveugle qui contraint les femmes et les prive de liberté. Le plus terrible, c’est qu’elles ne connaissent pas autre chose. Le personnage de Liya Kebede s'émancipe et découvre la vie. La dignité de la femme en Afrique est préoccupante, loin de la superficialité du monde du mannequinat qui ne prend au final que peu de place dans ce film formidable. Les échanges avec le public ont permis de traiter ce thème en profondeur et d’en tirer des conclusions. Pour que les mentalités changent et que ces pratiques cessent définitivement, il est indispensable de parler aux femmes âgées qui pratiquent ces mutilations. Ce sont elles qu’il faut éduquer pour qu’elles prennent conscience de la dangerosité de telles pratiques. L’excision, en plus d’être extrêmement douloureuse et mutilante, peut mener à la mort dans d’atroces souffrances à la suite de graves infections. Les conséquences sont toujours désastreuses pour les femmes qui ont subi de telles violences.
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2017:
Le système de santé américain est en plein marasme. ... Au terme d'une enquête sans concession sur le système de santé dans son propre pays, Michael Moore nous offre un tour d'horizon des dispositifs existants au Canada, en Grande-Bretagne et en France, où les citoyens sont soignés gratuitement. Le système de santé américain est plus que rudimentaire et tout le monde n’y a pas accès puisqu’il fonctionne en majeure partie via des assurances privées. Seules les personnes possédant des moyens financiers suffisants et en bonne santé peuvent obtenir un contrat dans ces compagnies d’assurances. En effet, les conditions pour pouvoir s’assurer sont drastiques et tout est mis en œuvre pour que la compagnie d’assurances intervienne le moins possible. La rentabilité est privilégiée à la santé et même à la vie des personnes assurées. La plupart des personnes avec des revenus moyens n’ont pas accès à l’assurance maladie car les primes sont trop élevées et de ce fait, ils ne bénéficient d’aucune couverture maladie. Le Patient Protection and Affordable Care Act (en français, Loi sur la Protection des Patients et les Soins Abordables), surnommée « Obamacare », est une loi votée par le 111ème Congrès des États-Unis et promulguée par le Président Barack Obama le 30 mars 2010. Elle constitue le principal volet de la réforme du système de protection sociale aux États-Unis, avec le Health Care and Education Reconciliation Act. Les républicains de la Chambre des représentants ont voté une proposition de loi qui vise à abroger la réforme de la santé d’Obama. La balle était dans le camp du Sénat mais le 4 mai 2017, la Chambre des représentants (à majorité républicaine) a finalement voté une proposition de loi revenant sur l’Obamacare, la loi sur la santé votée en 2010 sous Barack Obama. De quoi permettre au président Donald Trump de crier victoire, même si le sort de ce texte approuvé à une étroite majorité (217 voix contre 213) est désormais suspendu à la volonté du Sénat. Personnes non assurées Ces personnes n’ont pas d’autre choix que de travailler jusqu’à un âge très avancé (parfois 80 ans) pour pouvoir acheter leurs médicaments et encore bien souvent, elles s’interdisent l’achat de certains médicaments trop chers et pourtant nécessaires. Beaucoup de personnes travailleront jusqu’à leur mort… Dans le film, Michaël Moore nous expose le cas de deux personnes ayant deux bonnes situations (rédactrice en chef et ouvrier qualifié) qui, suite à trois crises cardiaques du mari et un cancer de son épouse, ont dû vendre tous leurs biens et ont été forcés de demander asile à leur fille car ils étaient totalement ruinés par les soins. Triste situation quand on traîne ses problèmes avec soi… Pourtant, 9 000 dollars de franchise ont été payés par la famille et les frais n’ont pas été remboursés par les assurances. Le beau-fils est lui-même forcé de s’expatrier en Irak pour y trouver un emploi de plombier car il n’y a pas de travail pour lui en Amérique. Un autre exemple relatait un accident de voiture. La conductrice a perdu connaissance et a été emmenée en ambulance à l’hôpital. Malgré son assurance, elle n’a pas été remboursée car elle aurait dû au préalable prévenir qu’elle souhaitait un transfert en ambulance… Comment faire ? Sait-on à l’avance qu’on va avoir un accident de voiture ? D’autres exemples : des personnes en bonne santé voulant s’assurer ont vu leur dossier refusé car leur indice de masse corporelle était soit trop bas ou trop élevé. Michaël Moore a tenté une expérience via internet. Il a demandé des témoignages de personnes ayant subi de telles discriminations. En une semaine, 25 000 récits d’horreur lui sont parvenus. Grâce à son intervention, les choses ont pu bouger pour certains assurés par crainte d’une publicité très nuisible pour les compagnies d’assurances. Les employés qui travaillent pour l’industrie de la santé avouent qu’il y a beaucoup d’arnaques. Il faut écarter le plus grand nombre de personnes acceptées par les compagnies. 250 000 Américains parviennent à s’assurer soi-disant à 100% mais sans le savoir, ils sont victimes de tricheries et mensonges pour éviter les paiements des indemnités et la plupart des demandes sont refusées sans raison valable. En effet, un certain pourcentage de refus sans tenir compte des maladies. Sont considérés comme bons médecins ceux qui refusent le plus de dossiers. Il y a aussi des hommes de mains chargés de récupérer les sommes versées par les compagnies. Il s’agit d’une véritable enquête criminelle, le but étant de résilier les polices ou de faire payer des mensualités plus élevées. C’est très tordu mais ils se disent impartiaux. L’objectif étant de réaliser un maximum de bénéfices. Un autre exemple très parlant : une personne doit recevoir une greffe de moelle avec un donneur compatible mais la demande est rejetée car elle est considérée expérimentale et comme il s’agit d’un homme noir, son épouse pense qu’il s’agit de racisme. Conclusion : on voudrait savoir pourquoi on n’a pas donné une chance de vie à un être humain ? En conclusion, nous pouvons dire que notre sécurité sociale est performante et que nous sommes des privilégiés en ce domaine en Belgique mais il est bien dommage que certains commencent à la détricoter à notre détriment.
Denis Mukwege, gynécologue et militant des droits de l'homme congolais, pratique la chirurgie réparatrice sur les femmes violées par les forces militaires du pays, à l'hôpital de Panzi de Bukavu. Au péril de sa vie. Ce lauréat du prix Sakharov, en 2014, a reçu le soutien de nombreuses personnalités politiques internationales. Ce reportage excellent et très complet a montré de façon très crue les actes de torture et de barbarie subis par les femmes et les enfants de Kivu : une multitude de viols, de terribles actes de violence, des massacres de populations ont été perpétrés par les militaires lors des conflits... Il s’agit de crimes de guerre. Les images terribles qui ont été présentées au public ont permis d’avoir une prise de conscience du travail à poursuivre pour espérer un jour éradiquer ce problème. Le travail de terrain effectué par le Docteur Denis Mukwege est formidable. Quelle humanité et quel courage ont été nécessaires pour lui permettre d’opérer toutes ces femmes et ces enfants atrocement mutilés. L’horreur n’a pas de limites mais la solidarité non plus. L’acharnement de ce médecin a été mondialement reconnu et il a été récompensé du Prix Sakharov 2014 pour ses actions humanitaires.
En 1942, Noël Fortunat aide Juliette Valecourt à passer en zone libre avec ses enfants. Ils s'installent à Toulouse où la débrouillardise de Noël fait des merveilles pour assurer leur subsistance. Il s'attache à sa protégée comme à ses enfants et Juliette trouve auprès de lui le réconfort dont elle a besoin. Nous avons visionné ce film assez ancien qui traite de la période de l’occupation allemande. Lors du débat, les participants ont eu des échanges assez vifs. A cette occasion, nous avons discuté de la situation de la Syrie et il fut difficile de recentrer le débat sur la guerre de 1940 / 1945. Certaines personnes ont parlé de la politique et notamment du cas de la Russie à cette période.
A Tadjira, une petite ville tranquille d'Algérie. Albert Narboni, épicier, vit heureux aux côtés de sa femme et de son fils Paulo jusqu'aux évènements de 1954, où se dessinent les prémices de l'indépendance algérienne. Bientôt il faut plier bagage. Pour la reprise du Ciné-club/débat mensuel, nous avons proposé un film consacré à la migration, sujet toujours tellement d’actualité ... Outre l’excellent film d’Alexandre Arcady, le débat a permis d’avoir un regard neuf sur la situation actuelle que nous connaissons en Belgique et principalement sur les conditions de vie réelles des migrants. Les perspectives d’avenir s’annoncent vraiment mauvaises pour notre société car le racisme est toujours en forte hausse et les actes de xénophobie sont de plus en plus graves et malheureusement banalisés. Certains participants se sont souvenus des réalités historiques qui ont précédé la guerre mondiale. Nous nous sommes donc posé les questions suivantes : Comment peut-on contrer les difficultés rencontrées par les migrants ? Comment peut-on les aider chacun à notre niveau? Quels sont les réseaux existants ? ... Nous avons pris conscience qu’il existe bel et bien une volonté de diffuser des informations inquiétantes via les médias et autres biais (réseaux sociaux, journaux télévisés, ...) comme ce fut le cas lors des récents attentats. Ces images, vidéos et documents ne font qu’affoler une population déjà rudement touchée et, de ce fait, de plus en plus méfiante vis-à-vis des migrants. Pour certains participants, il est évident qu’une certaine presse publie des informations erronées de manière à orienter les opinions et à favoriser ainsi certains partis politiques.
Marion Fraisse avait 13 ans quand elle s'est pendue, le 23 février 2013. A côté d'elle également au bout d'une corde comme un symbole, son téléphone portable et une lettre, dans laquelle la jeune fille s'adresse directement à ses camarades de classe qui l'ont harcelée. Atteinte au plus profond d'elle-même par ce drame, sa mère Nora le dépasse néanmoins pour remonter le fil de ces terribles événements et rendre justice à sa fille. Le harcèlement scolaire se définit comme une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique. Elle est le fait d’un ou de plusieurs élèves à l’encontre d’une victime qui ne peut se défendre. Lorsqu’un enfant est insulté, menacé, battu, bousculé ou reçoit des messages injurieux à répétition, on parle donc de harcèlement. Pour animer les échanges, nous avons fait appel à Monsieur Julien Mestrez, enseignant de formation et ex-directeur d’école. Il nous a expliqué son parcours de préfet et a cité des cas pour lesquels il a eu des décisions difficiles à prendre lorsqu’il était question de harcèlement ou d’exclusion d’élèves. Le métier de préfet n’est pas facile et il implique d’importantes responsabilités. Les enfants ne se confient pas facilement aux adultes et il est difficile à la direction d’une école de savoir quand un élève va mal. C’est souvent grâce à l’aide d’autres élèves, du PMS et de la psychologue que la direction apprend qu’un enfant ou adolescent est en grande souffrance. Parfois, l’orientation du jeune vers un autre établissement est nécessaire, soit temporairement, soit définitivement. C’est une décision difficile mais dans l’intérêt du jeune en question.
Jeune femme de 30 ans, Nathalie a une vie active simple et agréable, travaillant dans le domaine de la santé, sortant souvent entre amis et collègues de boulot. Joyeuse, rêveuse, amoureuse, elle se prépare à emménager bientôt avec son fiancé. Mais un soir, tout va basculer en quelques minutes. Une histoire banale, mais qui laisse des traces. Le viol consiste en un acte barbare mais il s’agit également d’une grave violation des droits humains qui empêche souvent la victime de pouvoir s’exprimer. Le traumatisme est tel que la victime y perd souvent une part d’elle-même. Chaque année, des milliers de personnes en sont victimes, souvent dans l’ombre. Jamais elles ne sont responsables même si elles culpabilisent beaucoup. L’agresseur est souvent une connaissance proche de la victime : un partenaire, un parent, un proche, une connaissance, un collègue voire même un responsable hiérarchique. Pour animer cette soirée, nous avons fait appel à Evelyne Thomas, responsable en Education permanente au Centre Culturel Régional Verviétois. Elle a particulièrement bien animé la soirée et cela a permis d’avoir des échanges constructifs et d’analyser ensemble la réalisation de ce film. Quelques personnes n’ont pas du tout apprécié ce film car il était, selon elles, mal interprété, assez dur, violent et très déprimant. Il montrait la réalité telle qu’on refuse souvent de la voir et c’est justement en cela qu’il est dérangeant mais pourtant interpellant.
Un soir, une femme se rend dans un commissariat pour confesser le meurtre de son mari violent, commis il y a plusieurs années. Seulement plus la policière de permanence interroge cette femme, plus elle connaît sa vie, moins elle a envie de l'arrêter. Pourquoi cette femme que personne ne soupçonnait veut-elle absolument être reconnue coupable ? Pourquoi cette policière ne veut-elle absolument pas l'arrêter ? L'une des deux gagnera. Cette rencontre, animée par Jeannine Gerlach, militante pour le Droit des femmes, nous a permis d’avoir des échanges enrichissants au sujet des violences conjugales. Nous étions tous d’accord pour dire que la Belgique fait énormément de campagnes d’information pour parvenir à lutter contre ce terrible fléau qui touche malgré tout de nombreuses femmes. Depuis la création du Ministère des Droits des Femmes, sous la direction de la Ministre Isabelle Simonis, la prévention est plus importante mais les chiffres restent toutefois alarmants ! En effet, en Wallonie, près de 28 000 femmes déclarent avoir subi, au cours des 12 derniers mois, des violences physiques et / ou sexuelles. Plus de 25% des coups et blessures volontaires rapportés aux Parquets ont lieu au sein du couple ! Plus d’1 femme sur 4 qui passe par un hébergement en maison d’accueil a entre 18 et 25 ans !
De retour dans son village natal pour récupérer à la suite d'une maladie, un jeune homme tente d'y réhabiliter son ami alcoolique et déchu. Pour cette rencontre, nous avons eu le plaisir d’accueillir deux représentantes des Alcooliques Anonymes qui, après la projection du film, nous ont fait part de leur parcours de vie endeuillé par l’alcool. Les échanges se sont poursuivis assez tard dans la soirée car, sur ce thème, chacune et chacun, avait quelque chose à dire ou une anecdote à raconter.
Danièle Guénot, 32 ans, divorcée, deux enfants, est professeure de lettres à Rouen. Lors des événements de mai 68, elle organise chez elle des réunions de discussion et de remise en cause de la société. Un de ses élèves, Gérard Leguen, âgé de 17 ans, tombe amoureux d'elle. Elle le repousse d'abord mais finit par céder à cet amour qu'elle partage. Les parents de Gérard, avertis, crient au scandale. Ce film a beaucoup plu au public et les échanges ont été riches. Le détournement de mineurs est un sujet dont on ne parle pas souvent. Cette rencontre a permis d’avoir différents points de vue sur ce thème.
Ouvrier au grand coeur, Henri Neveu élève seul ses trois enfants, Loulou, Odette et Fernand. Le plus âgé, Loulou, se rêve coureur cycliste. Sa fille Odette est vendeuse. Pour Fernand, le cadet, Henri aspire à la réussite. A grands frais, il l'envoie en pension. La qualité du film a permis d’obtenir un débat très fructueux car chaque participant souhaitait donner son point de vue au sujet de l’éducation des enfants. A cette époque, il est clair que les enfants étaient beaucoup plus respectueux des adultes alors qu’actuellement, c’est loin d’être le cas. On remarque de plus en plus qu’une grande partie de la jeunesse part à la dérive et ne connaît plus le respect. Les causes de ce mal-être de la jeunesse actuelle en sont l’ennui, la lassitude (accès à trop de choses trop facilement), la démission des parents et le fait que nous vivons tous dans un monde qui part à la dérive.
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2016:
Angleterre, 1912. Des femmes de toutes conditions se battent pour obtenir le droit de vote. Réalisant que les manifestations pacifiques ne mènent à rien, le mouvement commence à se radicaliser. Maud, une jeune ouvrière travaillant dans une blanchisserie, s'engage auprès de celles que l'on appelle les suffragettes. Dans ce combat pour l'égalité, elle est prête à tout risquer : son travail, sa famille et même sa vie. Cette soirée clôturait l’année 2016 et après la projection du film, nous avons eu un débat intéressant avec la dizaine de participants. Ce film nous a montré qu’une fois encore les droits des femmes étaient bafoués dans de nombreux pays. « La lutte féministe doit se poursuivre ». On constate un net recul au niveau des droits acquis.
Grâce à une annonce, Pierre Tardivet, petit professeur besogneux, épouse Marie-José Vauzange, jeune fille intelligente et sensible, mais au physique ingrat. Bien vite la mesquinerie de Tardivet et de sa mère apparaissent et Marie-José se résout à une vie monotone. Deux enfants naissent. Le débat a permis au public d’échanger sur les avancées féministes depuis les années 50 à nos jours. Nous avons eu des discussions très enrichissantes sur ce sujet. Même si ce film date de 1958, nous avons aisément constaté que la domination masculine était encore plus forte à cette époque qu’actuellement. Les femmes se sont émancipées davantage et sont de plus en plus indépendantes.
Antoine Doisnel est un adolescent rebelle. Il sait ne pas être "le fils de son père" et surprend un jour sa mère avec un inconnu. Il se met à fuguer puis, récupéré par ses parents, un nouveau départ semble démarrer dans une confiance rétablie. Mais Antoine subit alors une injustice scolaire et les quatre cents coups reprennent de plus belle...
Agathe Cléry est une femme blanche, responsable marketing d'une ligne de cosmétiques pour les peaux claires. Atteinte de la maladie d'Addison, elle se réveille un matin avec la peau entièrement noire. Ce trouble rare bouleverse alors la vie de cette raciste manifeste. Licenciée, délaissée par son fiancé, elle finit par être engagée dans une société où tous les employés sont noirs.
Condamné à 6 ans de prison, Malik El Djebena ne sait ni lire, ni écrire. A son arrivée en Centrale, seul au monde, il paraît plus jeune, plus fragile que les autres détenus. Il a 19 ans. D'emblée, il tombe sous la coupe d'un groupe de prisonniers corses qui fait régner sa loi dans la prison. Le jeune homme apprend vite. Au fil des missions, il s'endurcit et gagne la confiance des Corses. Après avoir visionné ce film très réaliste, nous avons eu le plaisir de recevoir Solange Pourveur qui est Présidente de l’association des visiteurs francophones de prison de Belgique (A.V.F.P.B.) et également Présidente de la Commission de Surveillance de la prison de Lantin. Elle met tout en œuvre pour le bien-être des prisonniers. Elle a d’abord été visiteuse de prison dès qu’elle a été pensionnée de son poste d’enseignante puis elle a poursuivi ses actions par des conférences et diverses rencontres dans l’arrondissement liégeois en vue de lutter contre les préjugés et stéréotypes mensongers qui continuent de ternir l’image des prisonniers belges. Elle a ensuite expliqué les conditions de détention intolérables, la vie en cellule et le peu de moyens mis à la disposition des prisons belges. Le ras-le-bol et les grèves des gardiens de prison peuvent s’expliquer par le manque criant de moyens financiers. Les prisons sont surpeuplées et dans un état de délabrement épouvantable. Le débat a été particulièrement animé. Certaines personnes n’éprouvent aucune pitié pour les prisonniers et s’en désintéressent totalement, à tort. Solange Pourveur a répondu à l’ensemble de nos questions. Nous ferons à nouveau appel à elle pour l’organisation d’une future conférence/débat sur le thème des prisons et des conditions de détention en Belgique.
À 51 ans, après 20 mois de chômage, Thierry Taugourdeau commence un nouveau travail qui le met bientôt face à un dilemme moral. Pris à la gorge, Thierry accepte un poste de vigile dans un supermarché. Il se retrouve contraint de surveiller les clients, de les traquer. Cet emploi le confronte quotidiennement à des situations difficiles, qu'il a de plus en plus de mal à supporter. Pour garder son emploi, peut-il tout accepter ?
Samba, sénégalais en France depuis dix ans, collectionne les petits boulots ; Alice est une cadre supérieure épuisée par un `burn out'. Lui essaye par tous les moyens d'obtenir ses papiers, alors qu'elle tente de se reconstruire par le bénévolat dans une association. Chacun cherche à sortir de son impasse jusqu'au jour où leurs destins se croisent. Entre humour et émotion, leur histoire se fraye un autre chemin vers le bonheur. Lors de cette rencontre, Pascale Vielvoye, Juriste au CRVI, a animé les débats après la projection du film « Samba ». Le film montrait comment survivent les sans-papiers dans leur vie quotidienne, comment ils parviennent à se débrouiller et à obtenir un permis de séjour. Pascale Vielvoye a donné des renseignements juridiques et a fait le point sur la Loi actuelle au niveau des sans-papiers. C’est ainsi que nous avons appris que le regroupement familial n’était plus autorisé ou uniquement dans certains rares cas particuliers. En 2011, la Belgique a connu une vague importante de régularisations et depuis lors, le nouveau Gouvernement les a limitées très fortement. Les conditions d’accès sont désormais particulièrement drastiques. Les personnes qui n’obtiennent pas de titre de séjour sont renvoyées dans leur pays d’origine où, là non plus, elles n’ont pas d’avenir.
Un délinquant séduit des adolescentes puis les force à intégrer un réseau de prostitution basé à Constanta. Un jour, il tombe amoureux... Il est bien reconnu que les hommes d’une quarantaine d’années ont une certaine aura par rapport aux jeunes filles qui sont une proie facile pour eux ... Une fois lancées dans cette spirale, les jeunes filles ne peuvent pratiquement pas s’en sortir.
Le juge Julien Lamy, sous des dehors bourrus, est un homme bon et compréhensif. Il saura adapter ses décisions aux cas de Francis Lanoux, voleur de 15 ans, séparé de ses grands-parents qui vivaient dans la promiscuité et qui a mis enceinte sa jeune copine Sylvette et qui sera placé au centre d'observation de Terneray, d'Alain Robert, jeune orphelin pyromane qui fuit la ferme où il a été placé et qui cherche en vain ses parents. Il rencontrera Francis au centre d'observation. Il s'occupe également du cas de Gérard Lecarnoy, régulièrement séparé de sa mère matelassière et aventurière, qui trouvera sa voie en devenant funambule avec un des amis de sa mère. Le juge Lamy ne pourra malheureusement arrêter le destin de Francis et Sylvette qui périront, noyés, alors que la police était prête à les appréhender. Ce film, bien qu’ancien, nous a présenté la jeunesse délinquante des années 50. Nous avons effectué le parallèle avec l’époque actuelle où la violence de certains jeunes est bien pire encore. A cette époque, la drogue n’était pas aussi présente qu’aujourd’hui. Les vols, la recherche d’argent, la violence font partie du quotidien de certains jeunes désœuvrés.
À Londres, Hortense, jeune femme noire de vingt-sept ans dont la mère adoptive vient de décéder, part à la recherche de sa mère biologique. Celle-ci s'avère être Cynthia, une ouvrière blanche vivant dans un quartier populaire et mère célibataire d'une autre fille plus jeune, Roxanne, employée à la voirie et avec qui elle a de sérieux problèmes relationnels. L'arrivée de cette enfant cachée, que Cynthia avait eu à l'âge de 15 ans et qu'elle n'avait pas même voulu regarder (elle ignorait qu'elle fût noire), va mettre à jour d'anciens secrets et mensonges qui minent l'entente de la famille, secrets vis à vis de sa fille mais aussi son jeune frère, auquel elle a servi de seconde mère et qu'elle a favorisé, et la femme de celui-ci. Une excellente soirée consacrée aux secrets de famille. Le film, très émouvant, nous a confrontés aux mensonges, secrets et autres discordes familiales. Chaque famille a des choses personnelles qu’elle ne veut pas divulguer.
Jean Doucet, instituteur dans un petit village normand, est accusé de tentative de viol par Catherine, quatorze ans. Alors qu'il clame son innocence, deux autres élèves lancent de nouvelles accusations. Nous avons eu des échanges très intéressants sur le thème de la rumeur dans l’enseignement. Le film a servi de support au lancement des débats. Depuis l’affaire Dutroux, les instituteurs n’osent plus réprimander ou approcher un enfant d’une manière amicale sans être suspectés de déviances. C’est tout de même dommage.
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2015:
Ce 29 novembre 1974. L'Assemblée nationale adopte la loi légalisant l'interruption volontaire de grossesse. Derrière ce texte qui divise, une femme, Simone Veil, seule face à sa majorité. Retour sur les débats qui ont précédé le vote, période durant laquelle rien ne lui sera épargné : solitude, injures, tractations politiques.
C'est l'été. Gabriel Marcassus, célibataire, la quarantaine, file vers le sud et l'Espagne. Une panne de voiture le bloque dans une petite ville du bord de mer. C'est là, au restaurant de son hôtel, qu'il fait la connaissance de Muriel, une femme discrète, presque farouche. Ces deux solitudes vont se rencontrer et, finalement, se plaire.
Un patron dominateur compulsif, une nouvelle recrue à l'arrivisme forcené, un cadre calculateur et machiavélique et une employée trop victime pour être honnête règlent leurs comptes sur les terrains de sport. La sueur se mêle à la manipulation, la domination sportive se transforme en harcèlement et la résistance physique devient le dernier rempart contre le licenciement... Aviron, squash, parcours santé, golf, canyoning, le nœud de vipères ne cesse de se resserrer jusqu'à ce que les masques, et les hommes, tombent.
Dix commerciaux en quête de travail. Convoqués pour une session collective de recrutement pour une grande compagnie d'assurance, GAN, avec un cabinet de recrutement parisien, RST Conseil, ils vont devoir se distinguer les uns des autres pour espérer décrocher un emploi. Nous avons eu une discussion très animée suite à la projection du film. Certains cabinets de recrutement se moquent totalement des candidats et ils les obligent à se dévoiler totalement, faire et dire n’importe quoi pour essayer de décrocher un emploi payé au SMIC !
Dans la France des hommes vaincus, les femmes mènent leur propre guerre. Le combat de Marie naît de l'anecdotique et du cocasse, quand elle décide d'aider sa voisine qu'elle trouve plongée dans une bassine de moutarde. Devenue alors avorteuse, elle libère ses semblables d'une maternité non désirée et, grâce à l'argent gagné, s'affranchit de la servitude conjugale. Cette soirée nous a permis de revenir sur le thème de l’avortement. Nous proposerons en 2016 une conférence/débat sur ce sujet car il est à nouveau revenu sur le devant de l’actualité et nous souhaitons informer le public.
Pierrot quitte les Pyrénées pour tenter sa chance à Paris, avec l'intention de devenir comédien. Un projet qu'il abandonne, devant les difficultés rencontrées. Repoussant l'amour fané d'une vieille fille et l'amitié trouble d'un journaliste homosexuel, il se livre alors à la prostitution pour faire du fric. Nous avons rencontré un représentant de l’asbl ICAR – Liège ainsi que le Président et un représentant de l’asbl ENSEMBLE AUTREMENT – Verviers, présents pour animer la soirée. Nous avons donc projeté le film « J’embrasse pas » d’André Téchiné. Cette histoire poignante a beaucoup plus aux personnes présentes car elle expose le parcours d’une vie qui dérape à un moment donné. Tous en ont conclu qu’une telle situation pouvait arriver à n’importe qui, comme certains accidents de vie qui surviennent soudainement et contre lesquels on ne peut pas lutter. Ensuite, les intervenants des 2 asbl externes au Centre ont présenté leurs missions et ont expliqué qu’ils avaient souffert d’homophobie lorsqu’ils ont dévoilé leur homosexualité. Les préjugés homophobes utilisent le même raccourci que les préjugés racistes. La violence est de plus en plus régulière et malheureusement, elle est aussi banalisée car ce sujet n’intéresse pas particulièrement. L’asbl ENSEMBLE AUTREMENT existe depuis 1 an ½ et compte déjà 15 membres. L’asbl ICAR vient en aide aux prostitué(e)s de Liège. Les intervenants les accompagnent, les soutiennent et leur fournissent du matériel stérile et des préservatifs. 80 % des prostitué(e)s de Liège sont dépendant(e)s à la drogue et se retrouvent pris dans un cercle vicieux : se prostituer pour se droguer et se droguer pour avoir la force de se prostituer…
Laetitia, jeune mère au foyer, découvre que sa voisine Hélène est victime de violence conjugale. Harcelée mentalement et physiquement par son mari, homme en apparence charmant, Hélène refuse d'accepter son statut de victime jusqu'à se considérer coupable. Devant ce déni douloureux, Laetitia tentera tout pour la sauver. Cette rencontre fut animée par Mme Pascale VIEILVOYE, Juriste au CRVI, ainsi que par Monsieur Alain Houart, Magistrat honoraire au tribunal de Verviers. Nous avons vu un film profond qui est très juste dans la manière dont il décrit le mari violent. Ce n'est pas simplement un homme méchant odieux et cruel, il reste malgré tout un être humain à nos yeux. Cela permet notamment de mieux percevoir le dilemme que vit la victime. Son mari dit l'aimer, il redevient gentil après, il n'est pas perçu comme une personne sadique. Il s’agit d’un homme qui souffre sans pouvoir réfréner sa violence. Sans défendre ce genre de comportement, loin de là, il s’agit simplement de signaler que ce téléfilm représente une illustration très juste et exacte de la plupart des situations endurées par les femmes et parfois les hommes, souvent oubliés, et eux aussi victimes de violences conjugales. Des soins sont imposés à certains hommes violents par le tribunal.