2017 – Apprendre à mieux comprendre les adolescents

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Présentée par:

Hubert Verviers, coach/psychologue

Le conférencier explique que les adolescents sont des êtres qui provoquent chez certains de la jalousie et chez leurs parents beaucoup de cheveux blancs, voire des problèmes.

L’adolescence commence au début de la puberté.  Les hormones travaillent et les jeunes se posent toute une série de question.  Elle se termine vers 18 ans mais il arrive que certains restent adolescents plus longtemps alors que l’adolescence marque le début de la maturité.  Il s’agit d’une période de transition.

 

Pour bien comprendre ce que les jeunes peuvent encaisser, il faut imaginer qu’on est au bord d’un lac et qu’on jette une pierre au fond.  Elle fait des cercles qui deviennent tout le temps moins marqués.  C’est un peu le dessin de la société.  La pierre, au milieu, représente les personnes, et en l’occurrence les adolescents et les cercles représentent les personnes importantes pour eux.  Dans le premier cercle, il y a le père, la mère, la famille, la petite-amie, …  Dans le deuxième cercle, il y a les copains, membres d’un club sportif, des membres de la famille, …  Dans le troisième cercle, il y a les personnes qui sont entrées et sorties de la famille comme par exemple, la caissière du supermarché, une vague connaissance, un élève de la même classe que l’adolescent, …  Un échange peut se produire entre ces cercles et les personnes sont interchangeables.  La personne du centre ne change jamais.  Tous ces cercles composent la vie du jeune et c’est son monde mais son monde n’est pas le monde.  Il s’agit de la carte géographique de l’adolescent.

 

Le jeune doit construire son identité et apprendre à exister par lui-même et se passer de ses parents qui se heurtent alors à une personne qui a toujours raison et cela peut poser des conflits.  Son besoin d’exister et de faire ses choix passe par l’obligation de couper le cordon.  Son indépendance se construit et son sens de la justice est plus important mais il n’a pas encore tout à fait la notion de justice.  La compassion n’existe pas vraiment à ce stade.  Il veut retrouver la confiance en lui mais aussi dans les autres.  Il gère le temps à sa manière et peut avoir sa propre gestion financière et amoureuse et si on choisit trop pour lui, il fera le contraire par réaction.  Les parents doivent essayer de lui allouer un budget contrôlé et de le rendre responsable de ses finances.  Le but est de rendre l’adolescent de plus en plus indépendant pour qu’il puisse assumer ses choix.

 

Abraham Maslow, connu pour sa célèbre pyramide, a classé les besoins selon plusieurs catégories :

  • Les besoins physiologiques : manger, boire, procréer, …
  • Les besoins de sécurité : toit, sécurité sociale, assurances, protection, …
  • Les besoins d’appartenance : famille, bande de jeunes, groupe sportif, mouvements de jeunesse, …

 

Les jeunes qui ont participé à des mouvements de jeunesse se sont pliés à des règles et ont donné une part d’eux-mêmes.  C’est très important pour leur futur car les employeurs sont attentifs à cette compétence.  Qu’est-ce que les jeunes donnent aux autres ?  Ce palier d’estime réciproque est important.  C’est ainsi que cela fonctionne dans une entreprise.

Le directeur doit être conscient que des personnes servent l’entreprise et ces personnes doivent être conscientes qu’il faut un chef.  L’estime de soi passe par l’accomplissement de soi-même (qu’est-ce que je vaux ?, qu’est-ce que je peux ?,…).

Il faut tenir compte du : VOIR / JUGER / AGIR (ex : j’ai froid / que puis-je faire pour ne plus avoir froid ? / je ferme la fenêtre).  Chacun peut voir et juger mais seuls 30 % des jeunes agissent.  Quand il s’agit d’agir, c’est plus compliqué.  On s’aperçoit que les volontaires / bénévoles sont souvent des personnes passées par des mouvements de jeunesse ou des clubs sportifs dans lesquels ils se sont impliqués.  La solution ne peut pas toujours fonctionner mais pourtant, il  ne s’agit pas d’un échec mais d’une expérience et il reste encore beaucoup de possibilités pour trouver une autre solution.  Le fait de ne pas atteindre le but ne fait pas de l’adolescent un raté.  Le chemin qui mène à la réussite est long mais le premier pas est le plus important.  Quand on n’y arrive pas, on souligne les choses en les critiquant.  Les critiques qui ne sont pas constructives ne permettent pas à l’adolescent d’avancer et ses démarches seront souvent négatives car à la longue, il finira par perdre confiance en lui.

 

Pour arriver à comprendre le cheminement de la pensée, il faut parler du complexe d’Œdipe.  Si on prend la question du petit garçon qui veut se marier avec sa maman, on constate qu’il est réellement amoureux.  Il est tout naturel pour lui de vouloir se marier avec sa maman qui lui expliquera que c’est impossible en lui donnant des explications.  Il repose parfois la question sous différentes formes.  La maman peut s’énerver légèrement car l’enfant ne comprend pas pourquoi c’est impossible.  S’il insiste encore, il peut penser à tort que la maman veut l’éjecter et il passera alors par une phase de négociation.  L’apprentissage du « non » et de la négociation arrivent à ce stade.

 

Dans un couple, il arrive qu’il y ait des querelles.  Elles sont obligatoires car si on cache les disputes, l’adolescent vivra dans un monde où les problèmes n’existent pas et cela n’est pas la réalité.  Cela lui permettra de se rendre compte que les disputes font partie de la vie et il s’inscrira dans sa mémoire que toute querelle peut déboucher sur une solution via des négociations.  Le jeune voit des choses concrètes et essaie de négocier pour ses sorties, son argent de poche, …

« Tu dois parce que … » pour les enfants vers « Parce que … tu dois … ».  Vers la fin de l’adolescence, ça deviendra « Parce que, tu devrais … ».  A l’âge +/- adulte, il se dira « Parce que … je dois … ».  A ce moment-là, il sait agir, a une autonomie, une indépendance, une estime de lui et un meilleur esprit de synthèse.

 

Il est important que notre cerveau enregistre des images positives pour que notre inconscient travaille sur une base positive.  Il faut se fixer des objectifs réalisables nécessitant des engagements dès le début.  Si le jeune est dépassé, il devra se faire conseiller.  Le manque d’estime de soi est un obstacle car l’adolescent ne se sent pas capable d’y arriver.  Ce n’est pas toujours simple.  Quand le jeune a eu un gros conflit la veille, le lendemain, il ne va pas toujours mieux.  Il faut pouvoir accepter les choses qu’on ne peut vaincre.  L’estime de soi, c’est s’aimer et se respecter.  Le jeune comprend qu’il est le centre de sa vie et que personne d’autre ne prendra sa place.  Les parents sont à l’origine de l’estime de soi par les encouragements, les félicitations, …  Il n’en faut pas trop ni trop peu.  Il faut passer par des apprentissages que les parents doivent tempérer et réguler.  Il faut se connaître soi-même, comme disait Socrate.

 

L’auto-hypnose (auto-suggestion) fonctionne bien.  Nous avons deux cerveaux : le cerveau animal qui rejette les éléments nouveaux, inconnus, étrangers,.. par préservation et le cerveau évolutif (supérieur).

Ce deuxième cerveau pense qu’il y a quelque chose à faire pour l’avenir (études, sport, …) et comprend qu’il faut faire un effort qui sera probablement payant.  Il y a une bagarre entre ces deux cerveaux qui entraîne un conflit entre le « bien » et le « mal ».

 

Les jeunes doivent se surpasser pour parvenir à l’échelon supérieur de la Pyramide de Maslow qui leur donnera une réelle estime d’eux-mêmes et leur permettra d’avancer. Le carburant de l’adolescent passe aussi par l’encadrement dont ils bénéficient (moniteurs sportifs, enseignants, …) et cela a une réelle importance à ses yeux.

 

Dans un couple, l’amour n’existe que par l’admiration qu’on porte à l’autre, par le physique, l’éthique, l’intelligence, les capacités, …  L’adolescent fonctionne comme les adultes et connaît des hauts et des bas.  Il y a plusieurs courbes (savoir, intelligence, sexualité, …) qui montent et descendent, parfois très haut, parfois très bas.  Il faut apprendre à les comprendre et à attendre que l’orage passe si cela survient.

 

La PNL (programmation neuro linguistique) permet d’effectuer des ancrages dans son cerveau.  Cela signifie qu’on peut garder dans un coin de sa tête les bons moments (vacances d’été à la plage, par exemple) à gauche dans notre mémoire visuelle.  On peut respirer et revivre cette image de bonheur, la visualiser.  Cela permet de se relaxer dans les moments de stress et d’avoir un apaisement mental et physique.  Une musique calme peut aider à se détendre.

 

Pour s’assurer d’un bon développement, l’adolescent doit DORMIR / BOUGER / MANGER.  Le sommeil restaure des molécules perdues pendant la journée et permet une mémorisation à plus long terme.  Les informations de la journée sont stockées durant la nuit.  Une nourriture variée permet aussi à l’adolescent de se construire et de se développer.  Le fait de bouger suffisamment permet d’éviter la sédentarité car c’est une chose essentielle qui aère, détend et fait du bien à chaque organe du corps.

 

Plus les adolescents seront surveillés de près, plus ils voudront prendre l’air et faire des expériences pour grandir et avoir plus d’indépendance.  Les parents peuvent communiquer avec les jeunes s’ils sont demandeurs.  Les jeux de société intelligents et évolutifs ainsi que les jeux de rôles permettent une bonne communication en famille et d’exprimer les idées réelles qu’on a en tête.  Cela peut aller jusqu’au jeu d’échecs ou au bridge.  La peinture, la sculpture, la poésie et d’autres activités permettent un développement artistique du jeune.