2013- L’excision

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Présentation de l’ONG GAM’S BELGIQUE

L’association GAM’S organise des activités de sensibilisation auprès des communautés concernées, des séances d’information et de formations auprès des professionnels, ainsi qu’un plaidoyer au niveau national et international en faveur de l’abolition des mutilations sexuelles.

Le GAM’S soutient les démarches individuelles des victimes des mutilations en les guidant vers les services appropriés (services de santé, aide juridique, …) et propose depuis 2009 des consultations psychologiques individuelles et des ateliers en groupe.

Au niveau national, le GAMS Belgique est à l’initiative du Réseau des Stratégies concertées de lutte contre les mutilations génitales féminines (www.strategiesconcertees-mgf.be) qui rassemble des professionnels des différents secteurs et favorise le travail en réseau. Le GAMS a également encadré l’écriture du guide belge sur les MGF à l’usage des professions concernées.

Au niveau européen, le GAMS Belgique est partenaire belge de la campagne européenne « END FGM in Europe » soutenue par Amnesty International Irlande dans 13 pays, qui mène un plaidoyer auprès des institutions européennes et des Etats membres pour l’adoption de stratégies coordonnées au niveau européen pour mettre fin aux MGF. En 2009, le GAMS a pu rassembler des dizaines de signatures de parlementaires européens qui s’engageaient à soutenir cette campagne (www.endfgm.eu)

Au niveau international, le GAMS est actif au sein du Comité Inter Africain (CIAF), coupole qui rassemble tous les comités nationaux de lutte contre les mutilations génitales et autres pratiques traditionnelles. Le GAMS appuie un projet d’abandon de l’excision à Vélingara au Sénégal.

Conférence/débat

Mesdames Khadidiatou Diallo, Présidente, et Madame Halomatou Barry, Animatrice communautaire pour la Wallonie, de l’ONG GAM’S BELGIQUE, présentent ensuite la conférence/débat consacrée à l’excision.

Les mutilations génitales féminines sont reconnues comme une atteinte grave au droit des femmes. De l’avis de plusieurs experts, l’excision date de l’Egypte ancienne et elle était déjà pratiquée sur les esclaves de la Rome antique. C’était l’expression du droit de propriété du maître sur l’esclave. L’infibulation se pratiquait aussi sur les jeunes mâles pour les empêcher d’avoir des relations sexuelles. A l’époque des pharaons, cela s’appelait la circoncision pharaonique. L’origine des mutilations génitales féminines reste encore très obscure. Le silence qui les entoure dans la société africaine en fait un sujet tabou.

Tout au long de la colonisation, au travers des programmes consécutifs de corporation au développement, on a préféré ignorer ces pratiques ancestrales qui touchaient les femmes, en prétextant le respect aux traditions locales. L’excision existait déjà dans le Sub-saharien et dans l’Est de l’Afrique centrale bien avant la propagation du Christianisme et de l’Islam. Ces religions n’ont donc pas influencé ces coutumes archaïques, même si dans certains pays, on essaie de les faire passer comme pratiques religieuses. C’est une pratique traditionnelle et plus spécialement, pour la femme, un rite de passage à la vie adulte ou à la vie de femme. Ces traditions héritées des générations passées doivent se transmettre aux générations suivantes ! Nous devons combattre et dénoncer de toutes nos forces ces pratiques barbares exercées sur les fillettes, sur les femmes, voire même sur des nourrissons car les mères pensent que leurs filles souffriront moins.

Sans volonté politique, rien ne changera. iI faudrait créer une alliance entre la Belgique et les pays africains pour changer la donne. La fermeté est important car les subsides publics sont utilisés et il y a peu de résultats. Des décisions politiques doivent être mises en œuvre. Une résolution doit être décidée pour accompagner des actions sinon, rien ne changera. Les intervenantes de terrain qui travaillent concrètement, tout sera pareil dans 10 ans. Les instances politiques doivent vraiment se pencher sur le sujet. Le GAM’S Belgique pourra ainsi faire des lobbys auprès des communautés africaines mais également auprès des Belges.

La ville de Verviers sera contactée prochainement afin de permettre au GAM’S de présenter le sujet des mutilations génitales féminines dans l’arrondissement verviétois.

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Le GAM’S sensibilise un maximum de personnes et les rencontre pour leur faire comprendre qu’en Belgique, une loi interdit formellement les mutilations génitales féminines. Des psychologues et des gynécologues sont également disponibles. Leurs partenaires sont Intact et Amnesty international.

Des rencontres sont également organisées dans les centres fermés afin d’informer et sensibiliser les ressortissants étrangers. La Belgique interdit l’excision et le GAM’S a de nombreux bureaux dans tout le pays.

Après cette présentation historique de l’origine des mutilations génitales sexuelles, les animatrices ont présenté un reportage, sorte de témoignage de dames africaines qui ont malheureusement subi tous types de mutilations : excision, infibulation, … Le rôle de la famille était bien expliqué et les témoignages étaient bouleversants.

L’excision se pratique beaucoup dans les pays suivants : la Somalie, le Mali, le Cameroun, la Guinée, l’Egypte, le Soudan, la Gambie, l’Ethiopie, la Mauritanie, et dans de nombreux autres pays africains …

Après ces explications, les intervenantes ont projeté un reportage constitué de témoignages de dames africaines ayant été victimes d’excision et/ou d’infibulation. Ces témoignages poignants ont permis au public de mieux se rendre compte de l’atrocité de telles pratiques. Durant ce reportage, nous avons compris quelle était leur souffrance aussi bien physique que psychologique. Certaines jeunes filles sont mortes après une de ces mutilations, souvent à cause d’une infection non soignée qui a dégénéré en septicémie.

Une fois le reportage achevé, le public a pu poser des questions aux deux intervenantes et en savoir un peu plus sur la problématique et sur le rôle joué par GAM’S dans notre pays. Le manque de prévention et de communication est flagrant malgré les nombreux efforts du GAM’S et ses interventions régulières.

Ensuite, Madame Diallo a présenté le mannequin et nous a montré les différents types de mutilations et d’infections souvent subies par les femmes, jeunes ou moins jeunes.

Certaines parties du mannequin sont amovibles et interchangeables. Grâce à cela, le public a pu constater que les dégâts causés par les mutilations sont terribles, graves et malheureusement, souvent irréversibles.

 

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