Voici la liste des derniers films diffusés lors de notre ciné-club / débat.
Cliquez sur la vignette du film pour en connaître son synopsis ainsi que le ressenti de la soirée.
2020:

Alice Howland, professeure de linguistique à l'université de Columbia, fête son cinquantième anniversaire avec son mari médecin John et leurs trois enfants adultes. Après qu'elle a oublié un mot pendant une conférence et qu'elle se perd pendant un jogging sur le campus, le docteur d'Alice la diagnostique avec un début de maladie d'Alzheimer congénital. La fille aînée d'Alice, Anna, et son fils, Tom se font dépister. La fille cadette d'Alice, Lydia, actrice débutante, décide de ne pas savoir. Lors de cette rencontre / débat, nous avons assisté à un film très dur et parfaitement interprété sur le thème de la maladie d’Alzheimer. Il est très difficile de traiter ce thème au cinéma. Le scénario va à l'essentiel, et n'élude pas l’approche de cette maladie pour ceux qui refusent la dégradation progressive et la perte de soi qui les attend. L’actrice Julianne Moore mérite amplement son oscar pour ce rôle touchant. Elle joue à la perfection ce rôle de femme dont la vie est chamboulée du tout au tout. Ce film nous fait prendre conscience de la chance que l’on a lorsque notre cerveau ne nous fait pas défaut. Perdre la mémoire, c'est perdre son âme et que c’est une terrible souffrance pour celui ou celle qui, jour après jour, se voit amputé de l'essentiel : la mémoire. Sans elle, on n'existe plus. On devient une inconnue pour les autres mais aussi pour soi même. Le débat a été animé par une aidante qui a soutenu son mari atteint de cette terrible maladie.

Philippe Miller est un escroc solitaire qui vit sur les routes. Un jour il découvre par hasard une région sinistrée : un chantier d'autoroute, qui faisait vivre tous les habitants des alentours, y avait été brutalement arrêté. Philippe y voit la chance de réaliser la plus belle escroquerie, en se faisant passer pour un responsable de chantier. Mais son mensonge va lui échapper. Ce film montre comment une population en détresse peut se fabriquer un messie sans que celui-ci n’ait même eu le temps d’endosser le costume qui sera bien trop grand pour lui. Cet escroc qui n’en est pas vraiment un, s’avère un être timide et complexé qui semble vouloir corriger son manque affectif et relationnel en se fixant des challenges qui par leur immensité le transcendent, lui procurant une aura inaccessible quand il n’est que lui-même. On peut voir en lui le justicier du capitalisme devenu fou, chargé de réparer les dégâts du système. Ce film démontre surtout quel est l’impact du travail sur la vie d’une communauté.
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2019:

Antoine et Marie s'apprêtent à sa marier. Ils décident alors de faire rencontrer leurs deux familles, l'une vient du nord de la France, l'autre du sud. Gilles Grangier signe avec ce film une comédie vraiment excellente qu'on prend plaisir à voir et revoir. Le face à face entre ces deux grands acteurs du cinéma français (Gabin et Fernandel) est un pur régal comme les dialogues et répliques savoureuses sur fond de disputes familiales et relations amoureuses de leur enfant respectif. La réunion de ces deux acteurs est assez rare à l'écran et on n’est pas déçu de leur prestation. Le film présente également très bien la différence de mentalité et de personnalité entre les gens du Nord et ceux du Sud de la France. Gabin (plus réservé, taciturne et bougon) représentant le nord et bien sûr Fernandel (bavard, toujours de bonne humeur, hospitalier et très extraverti), représentant, lui, le sud. Une agréable ambiance de vacances d'été et de voyage transparaît dans ce film et apporte un charme certain au cœur de ce bon cinéma des années 60.

Depuis plusieurs générations, la musique est bannie dans la famille de Miguel. Un vrai déchirement pour le jeune garçon dont le rêve est de devenir un musicien aussi accompli que son idole, Ernesto de la Cruz. Bien décidé à prouver son talent, Miguel, par un étrange concours de circonstances, se retrouve propulsé dans un endroit aussi étonnant que coloré : le Pays des Morts. Là, il se lie d'amitié avec Hector, un gentil garçon mais un peu filou sur les bords.

A force de se croiser au relais Barchandeau, Jean Viard, routier sur Paris-Bordeaux, et Clothilde Brachet, serveuse, tombent peu à peu amoureux l'un de l'autre. Ils se satisfont d'abord de vivre leur passion par intermittence. Mais le jour où Jean, excédé, cogne un contrôleur routier tatillon, et que parallèlement Clothilde attend un enfant, leur relation vire au tragique ... Cet excellent film classique sur fond de classe ouvrière fut réalisé par Henri Verneuil et aborde courageusement le problème de l'avortement. Ce qui semble au départ une simple histoire basique (l'amour d'un routier pour une jeune serveuse de restaurant) devient alors un drame émouvant. Pierre Mondy, Paul Frankeur et la jeune Dany Carrel complètent une distribution parfaite. L’histoire des protagonistes de ce film fait qu’ils sont ce que l’on appelle des gens que l'on dit sans importance ...

Basé sur des témoignages réels, le film hybride raconte le destin de Tania, une adolescente contrainte à se prostituer dans la région des mines d'or du Pérou. Après le film, Sylvie Lausberg, Présidente du CFFB, a pris la parole. 1976 est la date à laquelle l’auteure sud-africaine Diana E.H. Russell a inventé le terme “féminicide”. Il ne s’agit pas d’un meurtre par amour, d’un fait divers ou d’un drame conjugal. Le féminicide n’est pas non plus le pendant féminin de l’homicide. Il s’agit d’un crime de genre, misogyne, de haine contre les femmes. Ces actes reflètent une “certaine vision de la femme, une vision machiste”, de la part de la société mais aussi de l’État qui ne fournit pas suffisamment de garanties pour la sécurité des femmes. Les féminicides ont lieu dans un contexte de violence plus global, lié au système patriarcal. Trois plaintes pour viols ont été recensées au festival de Dour. Ils relèvent d’une même violence à l’égard des femmes. La police a diffusé ses “bons conseils”: “ne rester qu’avec des personnes de son entourage, ne pas suivre d’inconnus dans une tente et se montrer prudente avec les consommations offertes”. Ce qui revient à faire peser toute la responsabilité sur les victimes, sans s’adresser aux agresseurs potentiels. Malgré qu’en 2016 la Belgique a ratifié ladite Convention d’Istanbul, premier texte international contraignant en matière de lutte contre les violences faites aux femmes, 80 % des articles de la Convention sont peu, mal ou pas du tout réalisés chez nous après 4 ans. La durée du nouveau plan d’action national de lutte contre les violences faites aux femmes, sous le pilotage de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, est prévu pour la période de 2020 à 2024. Le nombre de victimes de « féminicides » s’élevait à 39 en 2017 et à 36 en 2018 et fut comptabilisé depuis début 2019 uniquement à travers un recensement des articles de presse en ligne. Un exemple entre autres : le cas de Sébastien De Leenheer qui a assassiné Aurélie Montchery vendredi 1er novembre alors que celle-ci avait déjà déposé plainte contre lui pour coups et blessures. Il a été placé sous mandat d’arrêt mais a été libéré très rapidement. Il n’a pas respecté les conditions imposées par le tribunal mais l’a quand même tuée.

Henri Serin, un représentant en parapluie, mène une vie tranquille entre son travail, sa famille et sa peinture. Henri s'octroie, durant ses nombreux déplacements professionnels, quelques frasques amoureuses qui le changent du quotidien lassant dans lequel sa femme l'enferme ... Nous avons projeté cette comédie en vue de clôturer gaiement la saison du ciné-club/débat. C’était une manière de récompenser le public assidu qui nous suit depuis de nombreuses années !

Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l’aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Mais bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l'obligation d'une recherche d'emploi sous peine de sanction. Animation du débat par : Ismaël ZEROUAL, Formateur au CEPAG – Verviers. Ce film, qui a obtenu la Palme d'or au Festival de Cannes, s’inscrit dans la veine principale du cinéma de Ken Loach. Il met en évidence les lourdes humiliations subies par les personnes les plus touchées par la précarité. La société des pauvres y est décrite telle qu'elle, sans filtre, et ce film laisse une impression de malaise en fin de projection. Ken Loach y présente le drame humain et sociétal dans toute sa splendeur et l'inhumanité de l'autre côté. Il démontre que les pauvres s’entraident énormément et cela leur permet de ne pas sombrer davantage ... Ce film choc nous montre l’Angleterre telle qu’elle est, à l’opposé d’un pays présenté comme le modèle social qui nous est décrit. Ismaël Zeroual est formateur au CEPAG – Verviers. Il nous a donné des chiffres et des statistiques inquiétants en ce qui concerne l’exclusion des chômeurs. Même si chacun a vécu ses propres expériences, les chercheurs observent un même constat : la perte d’allocations n’en est pas la seule conséquence. L’exclusion du chômage est une perte de revenu mais aussi une perte de statut. De chômeur indemnisé, accompagné et contrôlé, la personne exclue entre soudainement dans une zone grise et se retrouve perdue. L’exclusion du chômage est souvent vécue comme un tournant brutal de la vie, auquel s’ajoute un sentiment d’incompréhension et d’injustice. A cela s’ajoute l’absence de protestation des personnes exclues, signe d’une domination palpable des institutions. Les demandeurs d’emploi poussés vers la porte présentent des caractéristiques communes. En conclusion, les chercheurs appellent à changer la façon de contrôler le demandeur d’emploi, trop souvent considérée comme un instrument de répression plutôt que d’accompagnement. Faire courir les gens pour un emploi qui n’existe pas est une aberration.

Laura, 19 ans, simple étudiante en première année d’université, veut réussir ses études à tout prix. Malgré un job alimentaire, elle n’arrive pas à subvenir à ses besoins et tombe dans une précarité financière. Animation du débat par : Chris PAULIS, Docteur en Anthropologie ULiège. Le film présenté était assez cru et violent mais il reflétait bien la réalité des faits subis par les jeunes femmes (ou hommes) qui n’ont plus d’autre choix que de se prostituer pour financer leurs chères études. Chris Paulis travaille depuis plus de 25 ans sur le thème de la prostitution ; la prostitution étudiante est très fréquente et se banalise fortement. Chaque année, + de 6 000 étudiants se prostituent même si des alternatives existent! Plus les études sont longues et chères, et plus la prostitution est importante. Il arrive parfois que des étudiants interrompent leurs études ou y mettent fin définitivement pour entrer totalement dans la prostitution. Les gains financiers y sont très importants malgré la pénibilité des actes. Pour lutter contre l'augmentation estimée de la prostitution étudiante ainsi que contre la banalisation de cette activité voire l'incitation à la débauche des étudiantes, les ministres ont lancé une campagne d'affichage sur les lieux d'enseignement du supérieur et à certains endroits fréquentés par les étudiants en Wallonie et à Bruxelles. L'objectif est de proposer aux jeunes des alternatives à la prostitution en les dirigeant vers différents services d'aide et de soutien au niveau financier, social ou encore médical

En 1978, la jeune Eliane, sensuelle et aguicheuse, emménage dans un petit village de Provence avec Gabriel, son père adoptif, paralytique et sa mère Eva Braun. Animation du débat par : Isabelle DETHIER, Assistante sociale / Animatrice au sein des Femmes Prévoyantes Socialistes de Verviers. Après la projection de cet excellent film ayant pour thèmes le viol mais aussi la vengeance et la folie, nous avons entamé le débat avec le public. Pour ce faire, nous avions invité une animatrice du planning familial des FPS – Verviers. Madame Dethier, forte d’une longue expérience, tant dans les institutions pour personnes handicapées mentales que dans les plannings familiaux, nous a fait part des nombreuses difficultés liées à sa profession d’assistante sociale. Il était difficile pour elle de présenter des cas concrets liés à des viols en raison du secret professionnel qu’elle se doit de respecter mais elle a pu nous raconter certaines anecdotes très difficiles à entendre. Sa riche expérience a permis au public de mieux se rendre compte des réalités sur le terrain et dans certains cas, les situations sont terriblement dramatiques et on remarque une fois encore que ce sont les femmes migrantes qui sont les plus pénalisées car elles n’ont pas de famille sur place à qui se confier et n’osent pas prendre contact avec des professionnels pour exprimer leur souffrance et se délivrer du poids de viols répétés, de crimes de guerre, d’agressions à caractère sexuel, de harcèlement de rue, ..

Tom Ripley est chargé par un milliardaire américain, Mr. Greenleaf, de ramener à San Francisco son fils Philippe qui passe de trop longues vacances en Italie auprès de sa maîtresse Marge. Avec le charme vénéneux de Delon et le soleil éclatant d’Italie au service d’une sombre histoire de convoitise et de meurtre : c’est toute l’habileté de ce film haletant, qui fait du spectateur le complice consentant de son héros assassin. Après la projection du film, un débat a été organisé avec les participants. Nous avons discuté de la manipulation qui est très fréquente à l’heure actuelle. Ce fléau s’est encore aggravé maintenant car de nouvelles technologies (informatique, ...) sont apparues et rendent la manipulation plus simple et souvent totalement in traçable (c’est le phénomène des « hackers » qui piratent les comptes bancaires, données privées, ...). Les arnaques au téléphone ou via des adresses mail bidon sont devenues courantes, sans compter les arnaques au porte à porte (faux agents Electrabel, vente de vin qu’on ne reçoit jamais, fausses enquêtes, ...) dans le but d’arnaquer les citoyens. La manipulation psychologique se trouve partout et elle est difficile à déceler directement.

Lambert, le regard fatigué et l'oeil rougi par l'alcool, traine sa solitude dans un garage parisien. Il est pompiste de nuit. Bensoussan, jeune dealer, fuit la police et se réfugie dans la station ... Ce film est tiré du roman d'Alain Page et il nous fait connaître le milieu des punks mais surtout celui des dealers et des paumés. L'atmosphère est lourde et sinistre dans un monde sans espoir, sans soleil, dans ce triste quartier parisien. Ce thriller aussi noir que désespéré a été réalisé par Claude Berri qui signe un film magnifique et effrayant à la fois. La musique de Charlélie Couture est un élément essentiel dans l'atmosphère de cette histoire glauque à souhait. Après la projection du film, nous avons proposé un documentaire réalisé par Nils Tavernier : « Drogue : dis-leur » (paroles de toxicomanes) (réalisé en1993). 11 toxicos racontent leur misérable voyage devant son objectif. Bien qu’ancien, ce documentaire n’est est pas moins intéressant car il présente les témoignages bouleversants de 8 jeunes. Il montre toute la détresse de ces jeunes contaminés par le SIDA et totalement détruits par la drogue. On se doute qu’ils vont tous mourir bientôt au vu de l’état déplorable dans lequel ils se trouvent. Le public a été profondément touché par ce reportage et les échanges en ont été plus animés. En effet, nous avons pu débattre et du film et du reportage et chacun(e) avait beaucoup à dire sur le sujet. Nous avons fait le parallèle entre drogues légales (alcool, tabac, ...) et drogues illégales (cannabis, héroïne, cocaïne, ...) et discuté de la manière dont le gouvernement ferme les yeux. Ces drogues légales rapportent énormément d’argent même si, chaque jour, des milliers de personnes en meurent ... Nous avons aussi discuté des souffrances subies par ces jeunes et tenté de comprendre comment ils en sont tous arrivés à ce point de non-retour ...

Renvoyé en 1863 du chemin de fer en raison de son activité syndicale, Etienne Lantier trouve un emploi à la mine de charbon du Voreux. Mais le travail y est rude, les salaires très minces et la sécurité laisse fortement à désirer. Un drame sur les conditions de travail au nouveau 19ème siècle. A ce sujet, nous faisons une similitude avec ce qui se passe aujourd’hui avec la masse des travailleurs qui ont revendiqué dans la rue pour le maintien de leurs droits et le droit de pouvoir vivre décemment. Les conditions de travail deviennent impossibles et heureusement, les syndicats font de leur mieux pour garder des conditions de travail acceptables. Celles-ci sont telles qu’avec un salaire, les travailleurs se trouvent encore dans une situation précaire car notre société est aux mains des multinationales, d’où un retour des manifestations de rues. Ce qui est dommage, c’est le fait que des casseurs s’introduisent dans ces manifestations pour saccager le bien public que nous devrons repayer par après.
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2018:

Emilie, notaire de province qui mène une vie conjugale monotone auprès de son mari Bruno, et son frère Antoine, neurologue solitaire, se retrouvent, après plusieurs années, autour de leur mère Berthe, cardiaque. C'est l'occasion pour Emilie et Bruno, qui, enfants, vivaient une relation fusionnelle, de faire le point sur leurs existences. Cette histoire se déroule sur quatre saisons. Elle est celle d'un frère et d'une soeur qui se rapprochent l'un de l'autre quand leur mère, elle, se rapproche de la mort. Cette mère butée et abusive perd ses forces et sa raison mais l'avancée de leur âge les confronte au bilan de leur vie. Le réalisateur André Téchiné préfère filmer l'émotion sur le visage des acteurs à qui il vole de poignants moments de sincérité. Un beau film face au temps qui passe, campé par un remarquable trio d'acteurs ...

François est un jeune professeur de français d'une classe de 4e dans un collège ordinaire réputé difficile du 20e arrondissement de Paris. Il devra affronter ses élèves : Esméralda, Souleymane, Khoumba et les autres. François n'hésite pas à sortir du cadre académique et à pousser les adolescents jusqu'à leurs limites afin de les motiver, quitte à prendre parfois le risque de l'excès. Cet excellent film présente une immersion dans un collège parisien. Des scènes très fortes ont entraîné automatiquement un débat avec la salle en fin de séance. Nous avons discuté du système disciplinaire en Belgique. On retrouve dans cette histoire une jeunesse totalement décalée et perdue. Le mal profond de la société est présenté sans fard et nous montre la société telle qu’elle est vraiment. Cette jeunesse en rupture, fracassée, est présentée d’une manière très réaliste par le réalisateur. Classes surchargées, professeurs inadaptés, manque de moyens, insultes, violence, ... sont le lot quotidien de ces collèges difficiles. Alors que l'école devrait être la priorité, elle est à l'agonie. Tous ces enfants sans culture, sans éducation, sans valeurs à part celle de l'argent et de l’intégrisme, sans avenir à part la délinquance, ... Le pire, c’est qu’il n’y a toujours pas de solution ...

Durant les derniers mois de l'Occupation allemande, un enfant juif est envoyé sous un faux nom à la campagne chez un couple de personnes âgées. Le vieil homme, antisémite, ignore tout des origines de l'enfant et se prend d'affection pour ce 'petit fils' qu'il n'a pas eu. Ce film est parfait pour une première approche des préjugés antisémites durant la deuxième mondiale et il peut être considéré comme une référence. En effet, il dresse un panoramique sensible et bienveillant de la France profonde, à travers ce couple de pétainistes convaincus, de leurs voisins ainsi que de l'école publique. Le débat était animé par Karl - Heinz Renerken, formateur en Citoyenneté. Nous avons eu des échanges intéressant sur la période de la guerre et sur l’antisémitisme qui faisait rage à cette époque. Nous avons constaté que l’antisémitisme était toujours très présent à l’heure actuelle et que les agressions envers les Juifs sont de plus en plus violentes, comme ce fut le cas lors de la tuerie dans l’hypercasher à Paris il y a quelques années, et encore aujourd’hui à New-York ... Il est temps de lutter et de punir très sévèrement les antisémites et les personnes racistes qui incitent à la haine envers toute différence religieuse, ethnique, de nationalité ou de couleur de peau.

Le week-end, elle devient rééducatrice dans un centre thermal et rejoint son autre mari Vincent et leurs deux enfants. Alice parvient à mener cette double vie grâce à la complicité de ses deux amies Solange et Cynthia jusqu'au jour où Philippe et Vincent se rencontrent. L'intérêt de cette histoire tient dans ce qu'on y trouve, inversé, le thème de l'homme - le mâle - se partageant entre deux foyers. Les circonstances qui ont amené cette jeune femme des années 80 à se retrouver dans une telle situation sont expliquées de façon vraisemblable. Comme le scénario, la mise en scène est traitée en finesse. Une comédie dramatique pleine de charme et d'émotion.

François Toledo, ouvrier marié et père de famille, vit avec sa femme Janine. Il rencontre l'amour fou auprès de Caroline, une collègue de travail. Mais son passé le rattrape peu de temps après. Dans le passé, il a, à trois reprises, étranglé des prostituées quand, victime d'impuissance, il se sentait déshonoré. Dénoncé, il sera alors jugé, condamné à mort, puis guillotiné. Ce réquisitoire contre la peine de mort, semi-documentaire, est l’une des réussites de Claude Lelouch. Ce film a fait réfléchir le public sur la peine de mort. Dans certains Etats d’Amérique comme c’est le cas au Texas, la peine de mort est toujours d’actualité. En Belgique, la peine de mort a été abolie en 1996 mais dans les faits, même si elle était prononcée, elle n’était plus appliquée depuis mars 1918. Lors des échanges, certains des participants ont cité les cas pour lesquels la peine de mort devrait être rétablie : assassins d’enfants, pédophiles, violeurs en série, terroristes, ...

Sur les conseils d'un certain Raoul, Adrien Courtois, un fonctionnaire des finances, engage toute la fortune de sa femme dans une spéculation sur le sucre sans se rendre compte qu'il est victime d'une escroquerie. Ruiné, il tente de mettre fin à ses jours, mais Raoul, dans un accès d'humanité, vient à son secours et décide d'aider son nouvel ami à récupérer sa mise. Sur le ton de la farce, le réalisateur Jacques Rouffio démonte les mécanismes pervers de la spéculation boursière. Basé sur l'éclatement d'une bulle spéculative sur le sucre en décembre 1974, le film est une charge féroce contre la bourse, les banques et l'Etat français qui laisse faire puis, fait éponger les dettes par les petits porteurs et les contribuables. Ce film est en fait un message d’alerte contre la spéculation aveugle qui ne pense qu'à faire des bénéfices.

A Thiers, dans le Puy de Dôme, une poignée d’enfants vivent les dernières semaines de l’année scolaire en attendant les vacances avec impatience. Bruno, Patrick, Laurent, Mathieu ou encore Franck, sans oublier Martine ... Tous vivent à leur rythme et donnent une âme à ce village. Ce magnifique film de François Truffaut a beaucoup plu au public. Pour bien comprendre cette histoire, il faut d’abord connaître le vécu de l’auteur car il raconte son propre parcours d’enfant rebelle, délaissé et mal aimé, souvent puni et mis à l’écart. Il s’était déjà inspiré de son enfance pour le film « Les 400 coups ». « L’argent de poche » traite en particulier de la maltraitance. Il a permis de constater l’énorme différence entre cette époque et la nôtre. Les enfants étaient mieux éduqués et plus respectueux des adultes. Il y avait beaucoup de joie de vivre, de simplicité, d’entraide, un intérêt réel pour autrui, … Mais qu’en reste-til finalement de nos jours? Pas grand-chose d’après les personnes présentes. Les nouvelles technologies ont totalement envahi l’espace. Les contacts humains et les rencontres se sont réduits de plus en plus au profit du virtuel. Les gens ne se parlent plus, chacun vit dans son propre univers sans se soucier des autres. On constate aussi qu’à l’âge de 10 / 12 ans, les enfants n’ont qu’une envie : grandir au plus vite pour devenir adultes et être enfin maîtres de leur destinée … Julien MESTREZ, l’animateur de cette rencontre, a lancé des pistes de réflexion et de discussions qui ont permis de passer un moment d’échanges très animé et fructueux.

Mireille et Mounir s’aiment passionnément. Depuis son enfance, le jeune homme vit chez le Docteur Pinget, qui lui assure une vie matérielle aisée. Quand Mounir et Murielle décident de se marier et d’avoir des enfants, la dépendance du couple envers le médecin devient excessive ... Ce film s'inspire librement d'un tragique fait divers survenu en Belgique le 28 février 2007 : Geneviève Lhermitte assassine ses cinq enfants et tente de se suicider sans y parvenir. Les lieux et les noms ont été changés et il ne s'agit pas d'une reconstitution minutieuse. Quelles sont les motivations qui poussent une mère de famille à commettre un tel geste ? On observe cette famille se détruire de l'intérieur et cette femme sombrer petit à petit dans la folie. Ce couple est parti sur une mauvaise base, et celle-ci a un nom : le Docteur Pinget, ami du mari, d’une apparente quiétude, mais qui cache en réalité un manipulateur hors du commun. Le public a réagi de manière assez forte lors du débat qui a suivi la projection. En effet, personne ne peut comprendre qu’une mère puisse assassiner méthodiquement ses cinq enfants sans revenir un seul instant à la raison. C’est inimaginable. Malgré l’emprise et la domination présumées, cette femme est une criminelle et n’a, pour la plupart des participants, aucune ou tellement peu de circonstances atténuantes. Nous avons rappelé l’urgence de prévenir les services sociaux lorsqu’une personne présente de tels signes alarmants ou qu’elle sous-entend qu’elle va passer à l’acte. Parfois, la prévention permet d’éviter à la personne malade de commettre l’irréparable et surtout de se faire aider au quotidien par des professionnels. Une écoute de qualité peut sauver des vies et éviter des drames terribles.

Issue d’une famille de nomades somaliens, Waris connait une enfance rude mais heureuse. Elle n’a que treize ans lorsqu’elle décide de s’enfuir, de quitter ses parents, afin d’échapper à un mariage forcé ... Ce film est un hymne à la vie et au droit des femmes mais également une révolte contre des pratiques et des traditions barbares, contre le dogmatisme religieux aveugle qui contraint les femmes et les prive de liberté. Le plus terrible, c’est qu’elles ne connaissent pas autre chose. Le personnage de Liya Kebede s'émancipe et découvre la vie. La dignité de la femme en Afrique est préoccupante, loin de la superficialité du monde du mannequinat qui ne prend au final que peu de place dans ce film formidable. Les échanges avec le public ont permis de traiter ce thème en profondeur et d’en tirer des conclusions. Pour que les mentalités changent et que ces pratiques cessent définitivement, il est indispensable de parler aux femmes âgées qui pratiquent ces mutilations. Ce sont elles qu’il faut éduquer pour qu’elles prennent conscience de la dangerosité de telles pratiques. L’excision, en plus d’être extrêmement douloureuse et mutilante, peut mener à la mort dans d’atroces souffrances à la suite de graves infections. Les conséquences sont toujours désastreuses pour les femmes qui ont subi de telles violences.
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2017:

Le système de santé américain est en plein marasme. ... Au terme d'une enquête sans concession sur le système de santé dans son propre pays, Michael Moore nous offre un tour d'horizon des dispositifs existants au Canada, en Grande-Bretagne et en France, où les citoyens sont soignés gratuitement. Le système de santé américain est plus que rudimentaire et tout le monde n’y a pas accès puisqu’il fonctionne en majeure partie via des assurances privées. Seules les personnes possédant des moyens financiers suffisants et en bonne santé peuvent obtenir un contrat dans ces compagnies d’assurances. En effet, les conditions pour pouvoir s’assurer sont drastiques et tout est mis en œuvre pour que la compagnie d’assurances intervienne le moins possible. La rentabilité est privilégiée à la santé et même à la vie des personnes assurées. La plupart des personnes avec des revenus moyens n’ont pas accès à l’assurance maladie car les primes sont trop élevées et de ce fait, ils ne bénéficient d’aucune couverture maladie. Le Patient Protection and Affordable Care Act (en français, Loi sur la Protection des Patients et les Soins Abordables), surnommée « Obamacare », est une loi votée par le 111ème Congrès des États-Unis et promulguée par le Président Barack Obama le 30 mars 2010. Elle constitue le principal volet de la réforme du système de protection sociale aux États-Unis, avec le Health Care and Education Reconciliation Act. Les républicains de la Chambre des représentants ont voté une proposition de loi qui vise à abroger la réforme de la santé d’Obama. La balle était dans le camp du Sénat mais le 4 mai 2017, la Chambre des représentants (à majorité républicaine) a finalement voté une proposition de loi revenant sur l’Obamacare, la loi sur la santé votée en 2010 sous Barack Obama. De quoi permettre au président Donald Trump de crier victoire, même si le sort de ce texte approuvé à une étroite majorité (217 voix contre 213) est désormais suspendu à la volonté du Sénat. Personnes non assurées Ces personnes n’ont pas d’autre choix que de travailler jusqu’à un âge très avancé (parfois 80 ans) pour pouvoir acheter leurs médicaments et encore bien souvent, elles s’interdisent l’achat de certains médicaments trop chers et pourtant nécessaires. Beaucoup de personnes travailleront jusqu’à leur mort… Dans le film, Michaël Moore nous expose le cas de deux personnes ayant deux bonnes situations (rédactrice en chef et ouvrier qualifié) qui, suite à trois crises cardiaques du mari et un cancer de son épouse, ont dû vendre tous leurs biens et ont été forcés de demander asile à leur fille car ils étaient totalement ruinés par les soins. Triste situation quand on traîne ses problèmes avec soi… Pourtant, 9 000 dollars de franchise ont été payés par la famille et les frais n’ont pas été remboursés par les assurances. Le beau-fils est lui-même forcé de s’expatrier en Irak pour y trouver un emploi de plombier car il n’y a pas de travail pour lui en Amérique. Un autre exemple relatait un accident de voiture. La conductrice a perdu connaissance et a été emmenée en ambulance à l’hôpital. Malgré son assurance, elle n’a pas été remboursée car elle aurait dû au préalable prévenir qu’elle souhaitait un transfert en ambulance… Comment faire ? Sait-on à l’avance qu’on va avoir un accident de voiture ? D’autres exemples : des personnes en bonne santé voulant s’assurer ont vu leur dossier refusé car leur indice de masse corporelle était soit trop bas ou trop élevé. Michaël Moore a tenté une expérience via internet. Il a demandé des témoignages de personnes ayant subi de telles discriminations. En une semaine, 25 000 récits d’horreur lui sont parvenus. Grâce à son intervention, les choses ont pu bouger pour certains assurés par crainte d’une publicité très nuisible pour les compagnies d’assurances. Les employés qui travaillent pour l’industrie de la santé avouent qu’il y a beaucoup d’arnaques. Il faut écarter le plus grand nombre de personnes acceptées par les compagnies. 250 000 Américains parviennent à s’assurer soi-disant à 100% mais sans le savoir, ils sont victimes de tricheries et mensonges pour éviter les paiements des indemnités et la plupart des demandes sont refusées sans raison valable. En effet, un certain pourcentage de refus sans tenir compte des maladies. Sont considérés comme bons médecins ceux qui refusent le plus de dossiers. Il y a aussi des hommes de mains chargés de récupérer les sommes versées par les compagnies. Il s’agit d’une véritable enquête criminelle, le but étant de résilier les polices ou de faire payer des mensualités plus élevées. C’est très tordu mais ils se disent impartiaux. L’objectif étant de réaliser un maximum de bénéfices. Un autre exemple très parlant : une personne doit recevoir une greffe de moelle avec un donneur compatible mais la demande est rejetée car elle est considérée expérimentale et comme il s’agit d’un homme noir, son épouse pense qu’il s’agit de racisme. Conclusion : on voudrait savoir pourquoi on n’a pas donné une chance de vie à un être humain ? En conclusion, nous pouvons dire que notre sécurité sociale est performante et que nous sommes des privilégiés en ce domaine en Belgique mais il est bien dommage que certains commencent à la détricoter à notre détriment.

Denis Mukwege, gynécologue et militant des droits de l'homme congolais, pratique la chirurgie réparatrice sur les femmes violées par les forces militaires du pays, à l'hôpital de Panzi de Bukavu. Au péril de sa vie. Ce lauréat du prix Sakharov, en 2014, a reçu le soutien de nombreuses personnalités politiques internationales. Ce reportage excellent et très complet a montré de façon très crue les actes de torture et de barbarie subis par les femmes et les enfants de Kivu : une multitude de viols, de terribles actes de violence, des massacres de populations ont été perpétrés par les militaires lors des conflits... Il s’agit de crimes de guerre. Les images terribles qui ont été présentées au public ont permis d’avoir une prise de conscience du travail à poursuivre pour espérer un jour éradiquer ce problème. Le travail de terrain effectué par le Docteur Denis Mukwege est formidable. Quelle humanité et quel courage ont été nécessaires pour lui permettre d’opérer toutes ces femmes et ces enfants atrocement mutilés. L’horreur n’a pas de limites mais la solidarité non plus. L’acharnement de ce médecin a été mondialement reconnu et il a été récompensé du Prix Sakharov 2014 pour ses actions humanitaires.

En 1942, Noël Fortunat aide Juliette Valecourt à passer en zone libre avec ses enfants. Ils s'installent à Toulouse où la débrouillardise de Noël fait des merveilles pour assurer leur subsistance. Il s'attache à sa protégée comme à ses enfants et Juliette trouve auprès de lui le réconfort dont elle a besoin. Nous avons visionné ce film assez ancien qui traite de la période de l’occupation allemande. Lors du débat, les participants ont eu des échanges assez vifs. A cette occasion, nous avons discuté de la situation de la Syrie et il fut difficile de recentrer le débat sur la guerre de 1940 / 1945. Certaines personnes ont parlé de la politique et notamment du cas de la Russie à cette période.

A Tadjira, une petite ville tranquille d'Algérie. Albert Narboni, épicier, vit heureux aux côtés de sa femme et de son fils Paulo jusqu'aux évènements de 1954, où se dessinent les prémices de l'indépendance algérienne. Bientôt il faut plier bagage. Pour la reprise du Ciné-club/débat mensuel, nous avons proposé un film consacré à la migration, sujet toujours tellement d’actualité ... Outre l’excellent film d’Alexandre Arcady, le débat a permis d’avoir un regard neuf sur la situation actuelle que nous connaissons en Belgique et principalement sur les conditions de vie réelles des migrants. Les perspectives d’avenir s’annoncent vraiment mauvaises pour notre société car le racisme est toujours en forte hausse et les actes de xénophobie sont de plus en plus graves et malheureusement banalisés. Certains participants se sont souvenus des réalités historiques qui ont précédé la guerre mondiale. Nous nous sommes donc posé les questions suivantes : Comment peut-on contrer les difficultés rencontrées par les migrants ? Comment peut-on les aider chacun à notre niveau? Quels sont les réseaux existants ? ... Nous avons pris conscience qu’il existe bel et bien une volonté de diffuser des informations inquiétantes via les médias et autres biais (réseaux sociaux, journaux télévisés, ...) comme ce fut le cas lors des récents attentats. Ces images, vidéos et documents ne font qu’affoler une population déjà rudement touchée et, de ce fait, de plus en plus méfiante vis-à-vis des migrants. Pour certains participants, il est évident qu’une certaine presse publie des informations erronées de manière à orienter les opinions et à favoriser ainsi certains partis politiques.

Marion Fraisse avait 13 ans quand elle s'est pendue, le 23 février 2013. A côté d'elle également au bout d'une corde comme un symbole, son téléphone portable et une lettre, dans laquelle la jeune fille s'adresse directement à ses camarades de classe qui l'ont harcelée. Atteinte au plus profond d'elle-même par ce drame, sa mère Nora le dépasse néanmoins pour remonter le fil de ces terribles événements et rendre justice à sa fille. Le harcèlement scolaire se définit comme une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique. Elle est le fait d’un ou de plusieurs élèves à l’encontre d’une victime qui ne peut se défendre. Lorsqu’un enfant est insulté, menacé, battu, bousculé ou reçoit des messages injurieux à répétition, on parle donc de harcèlement. Pour animer les échanges, nous avons fait appel à Monsieur Julien Mestrez, enseignant de formation et ex-directeur d’école. Il nous a expliqué son parcours de préfet et a cité des cas pour lesquels il a eu des décisions difficiles à prendre lorsqu’il était question de harcèlement ou d’exclusion d’élèves. Le métier de préfet n’est pas facile et il implique d’importantes responsabilités. Les enfants ne se confient pas facilement aux adultes et il est difficile à la direction d’une école de savoir quand un élève va mal. C’est souvent grâce à l’aide d’autres élèves, du PMS et de la psychologue que la direction apprend qu’un enfant ou adolescent est en grande souffrance. Parfois, l’orientation du jeune vers un autre établissement est nécessaire, soit temporairement, soit définitivement. C’est une décision difficile mais dans l’intérêt du jeune en question.

Jeune femme de 30 ans, Nathalie a une vie active simple et agréable, travaillant dans le domaine de la santé, sortant souvent entre amis et collègues de boulot. Joyeuse, rêveuse, amoureuse, elle se prépare à emménager bientôt avec son fiancé. Mais un soir, tout va basculer en quelques minutes. Une histoire banale, mais qui laisse des traces. Le viol consiste en un acte barbare mais il s’agit également d’une grave violation des droits humains qui empêche souvent la victime de pouvoir s’exprimer. Le traumatisme est tel que la victime y perd souvent une part d’elle-même. Chaque année, des milliers de personnes en sont victimes, souvent dans l’ombre. Jamais elles ne sont responsables même si elles culpabilisent beaucoup. L’agresseur est souvent une connaissance proche de la victime : un partenaire, un parent, un proche, une connaissance, un collègue voire même un responsable hiérarchique. Pour animer cette soirée, nous avons fait appel à Evelyne Thomas, responsable en Education permanente au Centre Culturel Régional Verviétois. Elle a particulièrement bien animé la soirée et cela a permis d’avoir des échanges constructifs et d’analyser ensemble la réalisation de ce film. Quelques personnes n’ont pas du tout apprécié ce film car il était, selon elles, mal interprété, assez dur, violent et très déprimant. Il montrait la réalité telle qu’on refuse souvent de la voir et c’est justement en cela qu’il est dérangeant mais pourtant interpellant.

Un soir, une femme se rend dans un commissariat pour confesser le meurtre de son mari violent, commis il y a plusieurs années. Seulement plus la policière de permanence interroge cette femme, plus elle connaît sa vie, moins elle a envie de l'arrêter. Pourquoi cette femme que personne ne soupçonnait veut-elle absolument être reconnue coupable ? Pourquoi cette policière ne veut-elle absolument pas l'arrêter ? L'une des deux gagnera. Cette rencontre, animée par Jeannine Gerlach, militante pour le Droit des femmes, nous a permis d’avoir des échanges enrichissants au sujet des violences conjugales. Nous étions tous d’accord pour dire que la Belgique fait énormément de campagnes d’information pour parvenir à lutter contre ce terrible fléau qui touche malgré tout de nombreuses femmes. Depuis la création du Ministère des Droits des Femmes, sous la direction de la Ministre Isabelle Simonis, la prévention est plus importante mais les chiffres restent toutefois alarmants ! En effet, en Wallonie, près de 28 000 femmes déclarent avoir subi, au cours des 12 derniers mois, des violences physiques et / ou sexuelles. Plus de 25% des coups et blessures volontaires rapportés aux Parquets ont lieu au sein du couple ! Plus d’1 femme sur 4 qui passe par un hébergement en maison d’accueil a entre 18 et 25 ans !

De retour dans son village natal pour récupérer à la suite d'une maladie, un jeune homme tente d'y réhabiliter son ami alcoolique et déchu. Pour cette rencontre, nous avons eu le plaisir d’accueillir deux représentantes des Alcooliques Anonymes qui, après la projection du film, nous ont fait part de leur parcours de vie endeuillé par l’alcool. Les échanges se sont poursuivis assez tard dans la soirée car, sur ce thème, chacune et chacun, avait quelque chose à dire ou une anecdote à raconter.

Danièle Guénot, 32 ans, divorcée, deux enfants, est professeure de lettres à Rouen. Lors des événements de mai 68, elle organise chez elle des réunions de discussion et de remise en cause de la société. Un de ses élèves, Gérard Leguen, âgé de 17 ans, tombe amoureux d'elle. Elle le repousse d'abord mais finit par céder à cet amour qu'elle partage. Les parents de Gérard, avertis, crient au scandale. Ce film a beaucoup plu au public et les échanges ont été riches. Le détournement de mineurs est un sujet dont on ne parle pas souvent. Cette rencontre a permis d’avoir différents points de vue sur ce thème.

Ouvrier au grand coeur, Henri Neveu élève seul ses trois enfants, Loulou, Odette et Fernand. Le plus âgé, Loulou, se rêve coureur cycliste. Sa fille Odette est vendeuse. Pour Fernand, le cadet, Henri aspire à la réussite. A grands frais, il l'envoie en pension. La qualité du film a permis d’obtenir un débat très fructueux car chaque participant souhaitait donner son point de vue au sujet de l’éducation des enfants. A cette époque, il est clair que les enfants étaient beaucoup plus respectueux des adultes alors qu’actuellement, c’est loin d’être le cas. On remarque de plus en plus qu’une grande partie de la jeunesse part à la dérive et ne connaît plus le respect. Les causes de ce mal-être de la jeunesse actuelle en sont l’ennui, la lassitude (accès à trop de choses trop facilement), la démission des parents et le fait que nous vivons tous dans un monde qui part à la dérive.
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2016:

Angleterre, 1912. Des femmes de toutes conditions se battent pour obtenir le droit de vote. Réalisant que les manifestations pacifiques ne mènent à rien, le mouvement commence à se radicaliser. Maud, une jeune ouvrière travaillant dans une blanchisserie, s'engage auprès de celles que l'on appelle les suffragettes. Dans ce combat pour l'égalité, elle est prête à tout risquer : son travail, sa famille et même sa vie. Cette soirée clôturait l’année 2016 et après la projection du film, nous avons eu un débat intéressant avec la dizaine de participants. Ce film nous a montré qu’une fois encore les droits des femmes étaient bafoués dans de nombreux pays. « La lutte féministe doit se poursuivre ». On constate un net recul au niveau des droits acquis.

Grâce à une annonce, Pierre Tardivet, petit professeur besogneux, épouse Marie-José Vauzange, jeune fille intelligente et sensible, mais au physique ingrat. Bien vite la mesquinerie de Tardivet et de sa mère apparaissent et Marie-José se résout à une vie monotone. Deux enfants naissent. Le débat a permis au public d’échanger sur les avancées féministes depuis les années 50 à nos jours. Nous avons eu des discussions très enrichissantes sur ce sujet. Même si ce film date de 1958, nous avons aisément constaté que la domination masculine était encore plus forte à cette époque qu’actuellement. Les femmes se sont émancipées davantage et sont de plus en plus indépendantes.

Antoine Doisnel est un adolescent rebelle. Il sait ne pas être "le fils de son père" et surprend un jour sa mère avec un inconnu. Il se met à fuguer puis, récupéré par ses parents, un nouveau départ semble démarrer dans une confiance rétablie. Mais Antoine subit alors une injustice scolaire et les quatre cents coups reprennent de plus belle...

Agathe Cléry est une femme blanche, responsable marketing d'une ligne de cosmétiques pour les peaux claires. Atteinte de la maladie d'Addison, elle se réveille un matin avec la peau entièrement noire. Ce trouble rare bouleverse alors la vie de cette raciste manifeste. Licenciée, délaissée par son fiancé, elle finit par être engagée dans une société où tous les employés sont noirs.

Condamné à 6 ans de prison, Malik El Djebena ne sait ni lire, ni écrire. A son arrivée en Centrale, seul au monde, il paraît plus jeune, plus fragile que les autres détenus. Il a 19 ans. D'emblée, il tombe sous la coupe d'un groupe de prisonniers corses qui fait régner sa loi dans la prison. Le jeune homme apprend vite. Au fil des missions, il s'endurcit et gagne la confiance des Corses. Après avoir visionné ce film très réaliste, nous avons eu le plaisir de recevoir Solange Pourveur qui est Présidente de l’association des visiteurs francophones de prison de Belgique (A.V.F.P.B.) et également Présidente de la Commission de Surveillance de la prison de Lantin. Elle met tout en œuvre pour le bien-être des prisonniers. Elle a d’abord été visiteuse de prison dès qu’elle a été pensionnée de son poste d’enseignante puis elle a poursuivi ses actions par des conférences et diverses rencontres dans l’arrondissement liégeois en vue de lutter contre les préjugés et stéréotypes mensongers qui continuent de ternir l’image des prisonniers belges. Elle a ensuite expliqué les conditions de détention intolérables, la vie en cellule et le peu de moyens mis à la disposition des prisons belges. Le ras-le-bol et les grèves des gardiens de prison peuvent s’expliquer par le manque criant de moyens financiers. Les prisons sont surpeuplées et dans un état de délabrement épouvantable. Le débat a été particulièrement animé. Certaines personnes n’éprouvent aucune pitié pour les prisonniers et s’en désintéressent totalement, à tort. Solange Pourveur a répondu à l’ensemble de nos questions. Nous ferons à nouveau appel à elle pour l’organisation d’une future conférence/débat sur le thème des prisons et des conditions de détention en Belgique.

À 51 ans, après 20 mois de chômage, Thierry Taugourdeau commence un nouveau travail qui le met bientôt face à un dilemme moral. Pris à la gorge, Thierry accepte un poste de vigile dans un supermarché. Il se retrouve contraint de surveiller les clients, de les traquer. Cet emploi le confronte quotidiennement à des situations difficiles, qu'il a de plus en plus de mal à supporter. Pour garder son emploi, peut-il tout accepter ?

Samba, sénégalais en France depuis dix ans, collectionne les petits boulots ; Alice est une cadre supérieure épuisée par un `burn out'. Lui essaye par tous les moyens d'obtenir ses papiers, alors qu'elle tente de se reconstruire par le bénévolat dans une association. Chacun cherche à sortir de son impasse jusqu'au jour où leurs destins se croisent. Entre humour et émotion, leur histoire se fraye un autre chemin vers le bonheur. Lors de cette rencontre, Pascale Vielvoye, Juriste au CRVI, a animé les débats après la projection du film « Samba ». Le film montrait comment survivent les sans-papiers dans leur vie quotidienne, comment ils parviennent à se débrouiller et à obtenir un permis de séjour. Pascale Vielvoye a donné des renseignements juridiques et a fait le point sur la Loi actuelle au niveau des sans-papiers. C’est ainsi que nous avons appris que le regroupement familial n’était plus autorisé ou uniquement dans certains rares cas particuliers. En 2011, la Belgique a connu une vague importante de régularisations et depuis lors, le nouveau Gouvernement les a limitées très fortement. Les conditions d’accès sont désormais particulièrement drastiques. Les personnes qui n’obtiennent pas de titre de séjour sont renvoyées dans leur pays d’origine où, là non plus, elles n’ont pas d’avenir.

Un délinquant séduit des adolescentes puis les force à intégrer un réseau de prostitution basé à Constanta. Un jour, il tombe amoureux... Il est bien reconnu que les hommes d’une quarantaine d’années ont une certaine aura par rapport aux jeunes filles qui sont une proie facile pour eux ... Une fois lancées dans cette spirale, les jeunes filles ne peuvent pratiquement pas s’en sortir.

Le juge Julien Lamy, sous des dehors bourrus, est un homme bon et compréhensif. Il saura adapter ses décisions aux cas de Francis Lanoux, voleur de 15 ans, séparé de ses grands-parents qui vivaient dans la promiscuité et qui a mis enceinte sa jeune copine Sylvette et qui sera placé au centre d'observation de Terneray, d'Alain Robert, jeune orphelin pyromane qui fuit la ferme où il a été placé et qui cherche en vain ses parents. Il rencontrera Francis au centre d'observation. Il s'occupe également du cas de Gérard Lecarnoy, régulièrement séparé de sa mère matelassière et aventurière, qui trouvera sa voie en devenant funambule avec un des amis de sa mère. Le juge Lamy ne pourra malheureusement arrêter le destin de Francis et Sylvette qui périront, noyés, alors que la police était prête à les appréhender. Ce film, bien qu’ancien, nous a présenté la jeunesse délinquante des années 50. Nous avons effectué le parallèle avec l’époque actuelle où la violence de certains jeunes est bien pire encore. A cette époque, la drogue n’était pas aussi présente qu’aujourd’hui. Les vols, la recherche d’argent, la violence font partie du quotidien de certains jeunes désœuvrés.

À Londres, Hortense, jeune femme noire de vingt-sept ans dont la mère adoptive vient de décéder, part à la recherche de sa mère biologique. Celle-ci s'avère être Cynthia, une ouvrière blanche vivant dans un quartier populaire et mère célibataire d'une autre fille plus jeune, Roxanne, employée à la voirie et avec qui elle a de sérieux problèmes relationnels. L'arrivée de cette enfant cachée, que Cynthia avait eu à l'âge de 15 ans et qu'elle n'avait pas même voulu regarder (elle ignorait qu'elle fût noire), va mettre à jour d'anciens secrets et mensonges qui minent l'entente de la famille, secrets vis à vis de sa fille mais aussi son jeune frère, auquel elle a servi de seconde mère et qu'elle a favorisé, et la femme de celui-ci. Une excellente soirée consacrée aux secrets de famille. Le film, très émouvant, nous a confrontés aux mensonges, secrets et autres discordes familiales. Chaque famille a des choses personnelles qu’elle ne veut pas divulguer.

Jean Doucet, instituteur dans un petit village normand, est accusé de tentative de viol par Catherine, quatorze ans. Alors qu'il clame son innocence, deux autres élèves lancent de nouvelles accusations. Nous avons eu des échanges très intéressants sur le thème de la rumeur dans l’enseignement. Le film a servi de support au lancement des débats. Depuis l’affaire Dutroux, les instituteurs n’osent plus réprimander ou approcher un enfant d’une manière amicale sans être suspectés de déviances. C’est tout de même dommage.
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2015:

Ce 29 novembre 1974. L'Assemblée nationale adopte la loi légalisant l'interruption volontaire de grossesse. Derrière ce texte qui divise, une femme, Simone Veil, seule face à sa majorité. Retour sur les débats qui ont précédé le vote, période durant laquelle rien ne lui sera épargné : solitude, injures, tractations politiques.

C'est l'été. Gabriel Marcassus, célibataire, la quarantaine, file vers le sud et l'Espagne. Une panne de voiture le bloque dans une petite ville du bord de mer. C'est là, au restaurant de son hôtel, qu'il fait la connaissance de Muriel, une femme discrète, presque farouche. Ces deux solitudes vont se rencontrer et, finalement, se plaire.

Un patron dominateur compulsif, une nouvelle recrue à l'arrivisme forcené, un cadre calculateur et machiavélique et une employée trop victime pour être honnête règlent leurs comptes sur les terrains de sport. La sueur se mêle à la manipulation, la domination sportive se transforme en harcèlement et la résistance physique devient le dernier rempart contre le licenciement... Aviron, squash, parcours santé, golf, canyoning, le nœud de vipères ne cesse de se resserrer jusqu'à ce que les masques, et les hommes, tombent.

Dix commerciaux en quête de travail. Convoqués pour une session collective de recrutement pour une grande compagnie d'assurance, GAN, avec un cabinet de recrutement parisien, RST Conseil, ils vont devoir se distinguer les uns des autres pour espérer décrocher un emploi. Nous avons eu une discussion très animée suite à la projection du film. Certains cabinets de recrutement se moquent totalement des candidats et ils les obligent à se dévoiler totalement, faire et dire n’importe quoi pour essayer de décrocher un emploi payé au SMIC !

Dans la France des hommes vaincus, les femmes mènent leur propre guerre. Le combat de Marie naît de l'anecdotique et du cocasse, quand elle décide d'aider sa voisine qu'elle trouve plongée dans une bassine de moutarde. Devenue alors avorteuse, elle libère ses semblables d'une maternité non désirée et, grâce à l'argent gagné, s'affranchit de la servitude conjugale. Cette soirée nous a permis de revenir sur le thème de l’avortement. Nous proposerons en 2016 une conférence/débat sur ce sujet car il est à nouveau revenu sur le devant de l’actualité et nous souhaitons informer le public.

Pierrot quitte les Pyrénées pour tenter sa chance à Paris, avec l'intention de devenir comédien. Un projet qu'il abandonne, devant les difficultés rencontrées. Repoussant l'amour fané d'une vieille fille et l'amitié trouble d'un journaliste homosexuel, il se livre alors à la prostitution pour faire du fric. Nous avons rencontré un représentant de l’asbl ICAR – Liège ainsi que le Président et un représentant de l’asbl ENSEMBLE AUTREMENT – Verviers, présents pour animer la soirée. Nous avons donc projeté le film « J’embrasse pas » d’André Téchiné. Cette histoire poignante a beaucoup plus aux personnes présentes car elle expose le parcours d’une vie qui dérape à un moment donné. Tous en ont conclu qu’une telle situation pouvait arriver à n’importe qui, comme certains accidents de vie qui surviennent soudainement et contre lesquels on ne peut pas lutter. Ensuite, les intervenants des 2 asbl externes au Centre ont présenté leurs missions et ont expliqué qu’ils avaient souffert d’homophobie lorsqu’ils ont dévoilé leur homosexualité. Les préjugés homophobes utilisent le même raccourci que les préjugés racistes. La violence est de plus en plus régulière et malheureusement, elle est aussi banalisée car ce sujet n’intéresse pas particulièrement. L’asbl ENSEMBLE AUTREMENT existe depuis 1 an ½ et compte déjà 15 membres. L’asbl ICAR vient en aide aux prostitué(e)s de Liège. Les intervenants les accompagnent, les soutiennent et leur fournissent du matériel stérile et des préservatifs. 80 % des prostitué(e)s de Liège sont dépendant(e)s à la drogue et se retrouvent pris dans un cercle vicieux : se prostituer pour se droguer et se droguer pour avoir la force de se prostituer…

Laetitia, jeune mère au foyer, découvre que sa voisine Hélène est victime de violence conjugale. Harcelée mentalement et physiquement par son mari, homme en apparence charmant, Hélène refuse d'accepter son statut de victime jusqu'à se considérer coupable. Devant ce déni douloureux, Laetitia tentera tout pour la sauver. Cette rencontre fut animée par Mme Pascale VIEILVOYE, Juriste au CRVI, ainsi que par Monsieur Alain Houart, Magistrat honoraire au tribunal de Verviers. Nous avons vu un film profond qui est très juste dans la manière dont il décrit le mari violent. Ce n'est pas simplement un homme méchant odieux et cruel, il reste malgré tout un être humain à nos yeux. Cela permet notamment de mieux percevoir le dilemme que vit la victime. Son mari dit l'aimer, il redevient gentil après, il n'est pas perçu comme une personne sadique. Il s’agit d’un homme qui souffre sans pouvoir réfréner sa violence. Sans défendre ce genre de comportement, loin de là, il s’agit simplement de signaler que ce téléfilm représente une illustration très juste et exacte de la plupart des situations endurées par les femmes et parfois les hommes, souvent oubliés, et eux aussi victimes de violences conjugales. Des soins sont imposés à certains hommes violents par le tribunal.